Poésie maintenantPoèmes d'auteurs contemporains d'expression française2023-01-29T17:36:05+01:00All Rights Reserved blogSpiritHautetforthttp://poesiemaintenant.hautetfort.com/Plumehttp://poesiemaintenant.hautetfort.com/about.htmlRichard Rognettag:poesiemaintenant.hautetfort.com,2022-08-02:63946672022-08-02T18:22:03+02:002022-08-02T18:25:00+02:00 La hauteur me manque j'en suis toujours ...
<p>La hauteur me manque</p><p> j'en suis toujours</p><p> à baver sur les mousses,</p><p> </p><p>étoile en moi brûlante,</p><p> son image si loin, dans l'appel</p><p> d'une perfection jamais osée.</p><p> </p><p>Un cri demeure ici,</p><p> la-bas, venu d'on ne sait</p><p> quelle naissance,</p><p> </p><p>la mienne, peut-être, dans l'empreinte</p><p> laissée, abandonnée</p><p> aux pierres par une femme</p><p> </p><p>à peine figurée. Monter vers où ?</p><p> à l'intérieur qui aspire</p><p> le dehors ? Le ciel</p><p> </p><p>meurt en nous, suivant les courants</p><p> du sang, liquide imparfait</p><p> où ne se joue pas le destin.<br /><br /></p><p> </p><p>* * *</p><p> </p><p>Je viens de déchirer<br /> un mot, pour voir<br /> ce qu'il avait dans<br /> le ventre, je viens<br /><br />de me faire grand<br /> mal, j'ai entendu<br /> les cris de la défaite<br /> de ses frères, parce qu'il<br /><br />faut bien admettre<br /> que ce mot anéanti<br /> entraîne avec sa mort<br /> toute ma vie passée.<br /><br /><br /></p><p style="text-align: center;">( <em>Le Porteur de nuages</em>, éd. de Corlevour, 2022, 74 p. )</p><p> </p><p> </p><p style="text-align: justify;"><strong>Richard Rognet :</strong> Né en 1942. Parmi ses autres recueils : <em>Petits poèmes en fraude</em> (Gallimard, 1980, 1997, 2012) ; <em>Recours à l'abandon</em> (Gallimard, 1992) ; <em>Dérive du voyageur</em> (Gallimard, 2003) ; <em>Un peu d'ombre sera la réponse</em> (2009, 2014) ; <em>Élégie pour le temps de vivre</em>, suivi de <em>Dans les méandres des saisons</em> (Gallimard, collection Poésie, 2015) ; <em>La jambe coupée d'Arthur Rimbaud </em>(éd. L'Herbe qui tremble, 2018).</p><p style="text-align: justify;"> </p>
Plumehttp://poesiemaintenant.hautetfort.com/about.htmlChantal Dupuy-Dunier (4)tag:poesiemaintenant.hautetfort.com,2019-03-30:61402062022-08-02T15:22:10+02:002019-10-31T17:17:00+01:00 Au fur et à mesure que nous montons, la végétation se raréfie....
<p> </p><p>Au fur et à mesure que nous montons,</p><p>la végétation se raréfie.</p><p>Fougères, bruyères et genêts remplacent la forêt.</p><p>Le poème abandonne tout caractère urbain,</p><p>pourrait redevenir sauvage,</p><p>poème d'avant le poème.</p><p> </p><p>Quel but pour l'itinéraire scriptural ?</p><p>Voyager à même les lignes</p><p> ou dérailler ?</p><p> </p><p>Déplacer sans cesse le lieu du poème,</p><p>bousculer le texte,</p><p>l'empêcher de se fixer,</p><p>le priver de toute sécurité sédentaire.</p><p> </p><p> </p><p>* * * * *</p><p> </p><p> </p><p>Un train glisse</p><p> jusqu'à la mère,</p><p>jusqu'à son enfance et la mienne.</p><p> </p><p>La rouille anticipe la couleur du sable.</p><p> </p><p>(Au soir,</p><p>des pêcheurs feront sécher leurs filets</p><p>aux montants des wagons, sur quelque voie de garage,</p><p>et leur nuit sera bleue de poissons endormis.)</p><p> </p><p> </p><p>* * * * *</p><p> </p><p>Toutes les vaches parlent sans doute<br />la même langue,<br />les arbres aussi<br />lorsque le vent leur donne la parole.</p><p> </p><p>* * * * *</p><p> </p><p>Corbeaux écrivant sur fond d'arbres nus</p><p>les quatre lettres qu'ils connaissent.</p><p> </p><p>Troncs de bouleaux qui défilent derrière la fenêtre,</p><p>bûchettes blanches.</p><p>A l'école maternelle,</p><p>on composait des dessins avec,</p><p>naïves maisons, girafe ou chat,</p><p>un train.</p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p>Déjà invitée dans<em> Poésiemaintenant</em> les 12 mai 2006, 11 novembre 2007 et 21 janvier 2009.<br /><br /></p><p> </p><div id="mailtorapidetoPopupModal" style="z-index: 1;"><div id="mailtorapidemailTo"><div id="mailtorapidecloseMailModalToPopup"></div><div id="mailtorapidequestionPopupMail">What do you want to do ?</div><a id="mailtorapideopenButtonAppEmailNew"></a>New mail<button id="mailtorapideemailClipboardButton">Copy</button><textarea id="mailtorapidetextToSelect"></textarea></div></div><div><img /></div>
Plumehttp://poesiemaintenant.hautetfort.com/about.htmlMarc Fontana (3)tag:poesiemaintenant.hautetfort.com,2019-03-13:61356152022-08-02T15:22:20+02:002019-03-15T14:30:00+01:00 LE PREMIER TRAIT DU PREMIER MOT à Wang Yang à Vladas...
<p style="padding-left: 30px;"> </p><p style="padding-left: 60px;">LE PREMIER TRAIT DU PREMIER MOT</p><p style="padding-left: 300px; text-align: left;"><em>à Wang Yang</em></p><p style="padding-left: 300px; text-align: left;"><em>à Vladas Braziunas</em></p><p style="padding-left: 360px; text-align: left;"> </p><p style="text-align: justify;">Sa voix qui trébuche dans ma langue et ma voix qui tangue dans la sienne et pour mieux nous comprendre nous prenons appui l'un sur l'autre sur ce gué de mots glissants, concassés</p><p style="text-align: justify;">Mais que sont les mots que sont-ils sinon des pierres posées sur le courant, l'épreuve du passage se rit de l'équilibre prêt à se rompre</p><p style="text-align: justify;">C'est un rire de porte battante de drap rejeté un rire pour respirer car enfin rien n'est important autant que sentir la vie incertaine, avons-nous le temps de fonder de bâtir, avons-nous tant de temps ?</p><p style="text-align: justify;">Une barque glisse et s'éloigne de son appontement, la présence s'étire, ombre dans le moment du soleil, nuage elle prend forme et se délite, elle est un mouvement, parfois si lent, tellement possédé de lenteur qu'il en paraît presque dissout, elle respire, elle respire avec nous, elle est ce feu qui danse de flammes si légères et de braises si denses</p><p style="text-align: justify;">Nous avons l'impatience ailée, la vertu du sourire dessine le premier trait du premier mot.</p><p> </p><p> </p><p style="padding-left: 90px;"> * * * * *</p><p style="padding-left: 30px;"> </p><p style="padding-left: 30px;"> </p><p style="padding-left: 60px;">LA VILLE INTÉRIEURE</p><p style="padding-left: 30px;"> </p><p>Penché je vois le soleil orange au-dessus de la tour</p><p>Dongguan Jiaolou et des trains blancs</p><p>Qui partent vers l'Est</p><p>Tout près sept kakis alignés sur le bord d'une fenêtre</p><p>Et je ne vois pas plus loin que la petite épicerie Hualian</p><p>En bas</p><p>Dehors une partie de cartes s'éternise malgré le froid</p><p>Et le coiffeur rentre les serviettes qui ont séché</p><p>Je suis aux marges de la ville intérieure</p><p>Je sais</p><p>Que tout va être aspiré par la nuit</p><p>Les grenades ouvertes sur l'étal du marchand de fruits</p><p>Le visage enfumé du vendeur de brochettes</p><p>Les cerfs-volants dirigés aux seules lumières pincées sur leurs fils</p><p>Les lacs cuivrés les arbres éclairés aux néons les couples qui dansent</p><p>Les façades en miroirs et les murs sang de bœuf</p><p>Les policiers impassibles et les passants peu vêtus</p><p>Les cyclopousses les rabatteurs les mendiants</p><p>Qui vous touchent et disent money</p><p>Les arrogantes Bentley</p><p>Les militaires de faction parfaits automates</p><p>Je vois</p><p>Les avenues les ruelles les recoins les cours</p><p>Je respire les gaz d'échappement je sens</p><p>Les relents d'égouts et</p><p>L'odeur de la patate douce chaude</p><p>Même les appels les éclats de voix vont être aspirés</p><p>Par la nuit et je la sens aussi</p><p>Qui se dilate et s'étend et se hâte</p><p>D'un froid trouble gercé de lueurs</p><p>Mais je suis seul et aux marges</p><p>De la ville intérieure</p><p>Le silence m'éloigne</p><p>D'ici</p><p> </p><p> </p><p style="padding-left: 90px;"> * * * * * </p><p> </p><p style="padding-left: 60px;">VERS LE SOIR</p><p> </p><p style="text-align: justify;">Vers le soir, parfois, nous cherchions à comprendre ce qui nous portait.</p><p style="text-align: justify;">Reprenait forme ce que nous avions délaissé, qui n'existait que par nos yeux et que souvent nous ne voulions pas voir, cet élan de gestes retenus qui n'étaient qu'à nous en ces moments seulement. Nous nous savions en profonde confidence, nous écartions les mots qui auraient contraint le désir à étreindre toute parole, qui auraient laissé derrière nous ce par quoi demeure la durée complice. Nous choisissions d'autres mots pour remonter le cours sans vertige, pour mieux voir les contours de ce portrait mouvant, le nôtre, subjugués. Et quand nous nous taisions, c'était comme nous retrouver sous un arbre, un peuplier dans le vent peut-être, mains et lèvres nus de toute attente. Nous étions si proches alors, et reconnaissants.</p><p> </p><p> </p><p style="padding-left: 90px;">* * * * * </p><p> </p><p style="padding-left: 30px;"> ELLE DÉCOUVRE SA NUQUE POUR NOUER SES CHEVEUX</p><p> </p><p style="text-align: center;"><em>à Siyi</em></p><p> </p><p> Ce même don des gestes qu'au bouquet</p><p>Mais les yeux bannis de la coiffure</p><p>C'est à l'aveugle bras rejetés</p><p>Qu'elle soulève ses cheveux</p><p> </p><p>Et les noue après les avoir lissés</p><p>Saisis tirés tordus pétris</p><p>Au-dessus de sa nuque</p><p>Qu'elle découvre</p><p> </p><p>Tandis qu'une de ses mains assure</p><p>La forme du chignon, sous la caresse</p><p>De l'autre la nuque s'étire</p><p>Et les dernières mèches relevées</p><p> </p><p>La laissent à elle-même</p><p>Nue tellement elle se montre</p><p>A celui qui fera d'elle ce portrait</p><p>D'un regard pris dans un essaim de mots</p><p> </p><p> </p><p> </p><p style="text-align: right;"><em>Traversée du Parc Ritan</em>, préface de Pierre Dhainaut, oeuvres graphiques de Li Chevalier.</p><p style="text-align: right;">- Paris : éditions Au Pont 9, 2018. </p><p> </p><p> </p><p><strong><em>Marc Fontana</em></strong></p><p style="text-align: justify;">Né en 1957, a vécu en Chine de 2009 à 2013. Recueils précédents : <em>L'Été devenir</em> (éd. Barré Dayez, 1982) ; <em>Poèmes jazz</em> (éd. Fer de chances, 2001) ; <em>Épreuves du grand moment</em> (éd. L'Harmattan, 2008). Un de ses poèmes a été repris dans l'anthologie <em>L'année poétique 2009</em> des éditions Seghers. Plusieurs de ses poèmes ont été traduits en chinois, russe, bulgare et lituanien.</p><p style="text-align: justify;">Nouvelliste ; traducteur de l'italien (Moravia, Ripellino, Marisa Volpi, aux éditions de l'Aube) et du lituanien (Vladas Braziùnas, aux éditions de l'Harmattan) ; rééditeur et préfacier de plusieurs oeuvres de Louis Parrot ; rédacteur en chef de la revue <em>Linea</em> de 2004 à 2006 ; maître d'oeuvre de l'exposition <em>Victor Segalen, Stèles, 1912-2012</em> ; coordinateur de deux dossiers critiques consacrés à Pierre Dhainaut (revues <em>Linea</em>, 2006 et <em>Arpa</em>, 2015) ; contributeur au dossier Pierre Dhainaut de la revue <em>Nu(e)</em>, 2010.</p><p style="text-align: justify;">Précédemment invité dans <em>Poésiemaintenant</em> les 4 mars 2008 et 1er mai 2006.</p><p> </p><p> </p><div id="mailtorapidetoPopupModal" style="z-index: 1;"><div id="mailtorapidemailTo"><div id="mailtorapidecloseMailModalToPopup"></div><div id="mailtorapidequestionPopupMail">What do you want to do ?</div><a id="mailtorapideopenButtonAppEmailNew"></a>New mail<button id="mailtorapideemailClipboardButton">Copy</button><textarea id="mailtorapidetextToSelect"></textarea></div></div><div><img /></div>
Plumehttp://poesiemaintenant.hautetfort.com/about.htmlMarie-Claire Bancquart (2) : 1932-2019tag:poesiemaintenant.hautetfort.com,2019-02-23:61310092022-08-02T15:22:32+02:002019-03-11T14:50:00+01:00 ABSENCE Un sourd qui essaierait de toucher la musique...
<p> </p><p style="padding-left: 30px;">ABSENCE</p><p> </p><p>Un sourd qui essaierait de toucher la musique</p><p>S'interrogeant</p><p>Avec ses doigts</p><p>Sur la courbe des notes</p><p> </p><p>L'absence coeur déteint</p><p> </p><p>La table même a l'air fragile</p><p>Dans les rêves vient une horloge</p><p>Qui broute le brouillard</p><p> </p><p>Inhabitable</p><p>Le corps où dépareille</p><p>Un sang que l'on croyait jumeau d'un autre</p><p> </p><p>On aimerait tuer l'espace.</p><p> </p><p> </p><p style="text-align: right;"><em>Cherche-terre</em>. - éd. Saint-Germain-des-Prés, 1977. - 99 p.</p><p style="text-align: right;"> </p><p style="text-align: left; padding-left: 120px;">* * * * *</p><p> </p><p> </p><p style="padding-left: 30px;">CRUE</p><p><br /><br />La peau. Frappe à la peau, aime ses marques.</p><p>Entre par la plus mince porte. Explore.</p><p> </p><p>La vie est crue. De grands oiseaux la mangent</p><p>sous les épines du soleil.</p><p> </p><p>Travaille-toi. Sépare</p><p>les fibres de tes fibres, baratte son sang</p><p>dans des incantations. Fais-toi proche des sèves.</p><p> </p><p>Touffe de rêves, cellule en ruche,</p><p>tu n'es rien que ce pli et repli de circulation ramassée.</p><p> </p><p> </p><p style="text-align: right;"><em>Énigmatiques. - </em>Obsidiane, 1995. - 60 p. </p><p style="text-align: right;">(Prix Supervielle)</p><p style="padding-left: 120px;">* * * * *</p><p> </p><p> </p><p>De loin en arrière</p><p>vient une autre image : un homme effleuré, sans histoire,</p><p>l'espèce homme, avec son étonnement de naître.</p><p>Les fougères hantent les ramures</p><p>de cerfs ombrageux.</p><p> </p><p>Leur odeur embue</p><p>l'âme glaciale des miroirs</p><p>le soir, quand fond notre chronologie.</p><p> </p><p> </p><p style="text-align: right;"><em>La vie, lieu-dit.</em> - éd. Obsidiane et éd. du Noroît, 1997. - 92 p.</p><p> </p><p> </p><p style="padding-left: 120px;">* * * * *</p><p> </p><p> </p><p>L'arbre : on sait que dans le sang, on possède un peu de son vert.</p><p> </p><p style="text-align: right;"><em>Rituel d'emportement</em> - Obsidiane, 2002. - 336 p.</p><p> </p><p> </p><p><strong><em>Marie-Claire Bancquart</em></strong></p><p align="justify">(1932-2019). Également romancière, essayiste, universitaire. Parmi ses nombreux recueils de poèmes : <em>Mais</em> (éd. Vodène, 1969) ; <em>Projets alternés</em> (éd. Rougerie, 1972) ; <em>Mains dissoutes</em> (éd. Rougerie, 1975) ;<em> Mémoire d'abolie</em> (éd. Belfond, 1978) ; <em>Habiter le sel</em> (éd. Pierre Dalle Nogare, 1979) ; <em>Partition </em>(éd. Belfond, 1981) ; <em>Votre visage jusqu'à l'os</em> (éd. Temps actuel, 1983) <em>; Opéra des limites</em> (éd. José Corti, 1988) ;<em> Végétales</em> (éd. Les Cahiers du Confluent, 1988) ;<em> Sans lieu, sinon l'attente</em> (éd. Obsidiane, 1991) ; <em>Énigmatiques</em> (éd. Obsidiane, 1995, Prix Supervielle) ; <em>La vie, Lieu-dit </em>(éd. Obsidiane-Noroît, 1997) ; <em>Rituel d'emportement : poèmes 1969-2001 : anthologie personnelle</em> (éd. Obsidiane, 2002) ; <em>Avec la mort, quartier d'orange entre les dents</em> (éd. Obsidiane, 2005) ; V<em>erticale du secret </em>(éd. L'Amourier, 2007) ; <em>Terre énergumène </em>(éd. Le Castor Astral, 2009) ; <em>Explorer l'incertain </em>(éd. L'Amourier, 2010) ; <em>Violente Vie </em>(éd. Le Castor Astral, 2012) ; <em>Tracé du vivant </em>(éd. Arfuyen, 2016) ; <em>Figures de la terre (</em>éd. PHI, 2017) ; <em>Terre énergumène</em><span class="prefix"><em> </em>précédé de </span><em>Dans le feuilletage de la terre</em><span class="prefix"> et de </span><span class="ref"><em>Verticale du secret</em>, p</span><span class="prefix">réface d'</span><span class="collective_work">Aude Préta-de-Beaufort, </span>Collection Poésie-Gallimard, n° 541, éd. Gallimard, 2019).</p><div class="parution">Déjà invitée dans <em>Poésiemaintenant</em> le 28 octobre 2006.</div><p> </p><p> </p><div id="mailtorapidetoPopupModal" style="z-index: 1;"><div id="mailtorapidemailTo"><div id="mailtorapidecloseMailModalToPopup"></div><div id="mailtorapidequestionPopupMail">What do you want to do ?</div><a id="mailtorapideopenButtonAppEmailNew"></a>New mail<button id="mailtorapideemailClipboardButton">Copy</button><textarea id="mailtorapidetextToSelect"></textarea></div></div><div><img /></div>
Plumehttp://poesiemaintenant.hautetfort.com/about.htmlMichel Baglin (3)tag:poesiemaintenant.hautetfort.com,2019-02-22:61307782022-08-02T15:22:44+02:002019-02-22T16:30:00+01:00 Je rends grâce à des riens que la distance irise, une agate dans...
<p> </p><p>Je rends grâce à des riens que la distance irise, une agate dans la poche,</p><p>un goût de coco imprégnant les jeudis, des souvenirs de cuisses rougies sur les rampes d'escaliers.</p><p>Aux robes à fleurs de ma mère légères dans le soleil du séjour, aux tablées d'amis des dimanches,</p><p>aux blagues de mon père et au tapis qu'on finissait toujours par rouler pour danser.</p><p>A l'appui rouillé de la fenêtre d'où je regardais Paris le soir</p><p>et d'où j'attendis un jour le camion des déménageurs sans parvenir tout à fait à croire</p><p>que l'éternité n'a qu'un temps.</p><p> </p><p>* * * * *</p><p> </p><p>Je rends grâce en somme à tout ce qu'on dénigre,</p><p>à la flânerie, à l'écoute, aux détours par le coeur,</p><p>au chien sur le chemin qui vous arrête et vous rappelle</p><p>que la caresse est la meilleure façon de recevoir le jour.</p><p> </p><p>* * * * *</p><p> </p><p>Ne jamais rendre grâce qu'à ce qui vivifie, amplifie, féconde</p><p>l'humaine contradiction de perdre</p><p>et de prendre pied tout à la fois.<br /><br /><br />Rendre grâce à ce qui titube, vacille même</p><p>en nous à certaines heures du jour ou de la nuit, </p><p>à l'ivresse de se sentir soudain là, suspendus, vertigineusement là,</p><p>éperdus, perdus, submergés dans le maelström,</p><p>le trou noir de la présence,</p><p>saoulés d'un vin</p><p>qui ne console pas.</p><p> </p><p style="padding-left: 30px; text-align: right;"><em>L'alcool des vents</em>. - éd. Rhubarbe, 2019</p><p style="padding-left: 30px; text-align: right;">(1e éd. 2010). - 106 p.</p><p> </p><p><em><strong>Michel Baglin</strong></em></p><p style="text-align: justify;">Né en 1950. Parmi ses recueils : <em>Déambulatoire</em> (éd. Chambelland, 1974) ; <em>Masques nus</em> (éd. Chambelland, 1976) ; <em>L'ordinaire</em> (éd. Traces, 1977) ; <em>Jour et nuit</em> (éd. Le Pavé, 1985) ; <em>Quête du poème</em> (éd. Texture, 1986) ; <em>Les mains nues</em> (l'Age d'Homme, 1988, préface de Jérôme Garcin, Prix Max-Pol Fouchet) ;<em> L'obscur vertige des vivants</em> (éd. Le Dé bleu, 1994) ; <em>L'alcool des vents</em> (Le Cherche-Midi, 2004, rééd. Rhubarbe, 2010 et 2019) ; <em>Les chants du regard : sur des photographies de Jean Dieuzaide</em> (Privat, 2006) ; <em>Les pages tournées</em> (éd. Fondamente / Multiples, 2007) ; <em>De chair et de mots </em>(éd. le Castor astral, 2012) ; <em>Un présent qui s'absente</em> (éd. Bruno Doucey, 2013).</p><p style="text-align: justify;">Également romancier : <em>Lignes de fuite </em>(éd. Arcantère, 1989) ; <em>Un sang d'encre </em>(éd. N & B, 2001).</p><p style="text-align: justify;">nouvelliste : <em>Le Ghetto des squares </em>(éd. Soc et foc, 1985) ; <em>Ruptures</em> (éd. Texture, 1986) ; <em>La part du Diable</em> (éd. Le Bruit des autres, 2013).</p><p style="text-align: justify;">et essayiste : <em>Poésie et pesanteur </em>(éd. Atelier du Gué, 1984 et 1992) ; <em>François de Cornière </em>(éd. Atelier du Gué, 1984) ; <em>La perte du réel : des écrans entre le monde et nous</em> (éd. N & B, 1998) ; <em>Lettres d'un athée à un ami croyant</em> (éd. Henry, 2017).</p><p style="text-align: justify;">A créé et animé pendant une décennie la revue <em>Texture. </em>Anime actuellement le très complet site <em>Texture</em> (lien ci-contre, colonne de gauche).</p><p style="text-align: justify;">Déjà présent dans <em>Poésiemaintenant</em> le 18 octobre 2006 et le 28 février 2014.</p><p> </p><p> </p><div id="mailtorapidetoPopupModal" style="z-index: 1;"><div id="mailtorapidemailTo"><div id="mailtorapidecloseMailModalToPopup"></div><div id="mailtorapidequestionPopupMail">What do you want to do ?</div><a id="mailtorapideopenButtonAppEmailNew"></a>New mail<button id="mailtorapideemailClipboardButton">Copy</button><textarea id="mailtorapidetextToSelect"></textarea></div></div><div><img /></div>
Plumehttp://poesiemaintenant.hautetfort.com/about.htmlBernadette Engel-Roux (2)tag:poesiemaintenant.hautetfort.com,2018-04-30:60475212020-08-25T19:23:45+02:002018-04-30T12:03:00+02:00 Le printemps leur fait croire à la paix et à la guérison des...
<p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;">Le printemps leur fait croire à la paix et à la guérison des rages. Les mains des femmes ont fait le pain. Les mains des hommes ont roulé du tabac. Des enfants jouent, et leurs chemises sont les buissons en fleurs de ces pentes dénudées.</p><p style="text-align: justify;">Sous les arbres, les enfants de la guerre poussent la balançoire où depuis toujours leur peur oscille avec leur joie.</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> * * * * *</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;">Tant de mains inépuisables, toutes à apprendre aux mains guerrières la douceur d'épeler sur une pierre gravée les lettres et les mots d'anciens combats, d'anciens royaumes en leurs frontières, d'anciens printemps sur l'Ararat, la douceur d'épeler auprès d'un autre enfant encore enfant les signes anciens d'une fraternité.</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> * * * * *</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;">Un homme, une femme, debout dans la nuit du monde, renversent la tête et regardent le ciel de toutes leurs questions, étrangement légères, étoiles devenues, si haut montées que le cœur s'en soulève. A cette heure où plus rien n'est à faire pour que le souffle se mesure à la nuit, leurs mains rendues s'ouvrent, et la distance, par-dessus les montagnes légères et noires, les mers lourdes et noires, la distance les comble.</p><p style="text-align: justify;">Orion décline, car c'est le même ciel dans cette nuit d'avril qui tend sa toile à ces deux-là. L'Ararat tient ouvert son beau livre de neige.</p><p> </p><p> </p><p style="text-align: right;"><em>Ararat</em>. - éd. Cheyne, 1996. - 58 p. - Prix Louis Guillaume 1996.</p><p> </p><p> </p><p> </p><p><strong><em>Bernadette Engel-Roux</em></strong></p><p style="text-align: justify;">Née en 1952. Parmi ses autres recueils : <em>Plateaux du songe</em> (éd. Cheyne, 1992) ; <em>L'orage</em> (éd. Babel, 1994) ; <em>A contre-pentes</em> (éd. L'Arrière-Pays, 1998) ; <em>Le Soust</em> (éd. Le Laquet, 2000) ; <em>Brasier</em> (éd. Babel, 2003) ; <em>Aux lèvres des péris</em> (éd. L'Arbre à paroles, 2004) ; <em>Nocturne</em> (éd. de Corlevour, 2005) ; <em>Une visitation</em> (éd. L'Arrière-Pays, 2005, Prix Louise Labé 2007) ; <em>Demeure de mélancolie</em> (éd. La Pierre d'alun, 2007) ; <em>Hauts sont les monts</em> (éd. de Corlevour, 2008) ; <em>Aubes</em> (éd. Le Bois d'Orion, 2011) ; <em>Homme marchant dans l'image</em> (éd. Le Grand Tétras, 2015) ; <em>Ce vase plein de lait</em> (éd. Voix d'encre, 2017) ; <em>Instants incertains</em> (éd. Le Bois d'Orion, 2017) ; <em>Madeleine</em> (éd La Pierre d'alun, 2017) ; <em>Le bleu des lointains</em> (éd. L'Atelier contemporain, 2017) ; <em>Pierres gravées</em> (éd. Le Verbe et l'Empreinte, 2017).</p><p style="text-align: justify;">Précédente publication sur PoésieMaintenant le 5 juillet 2006.</p><p style="text-align: justify;"> </p><div id="mailtorapidetoPopupModal" style="z-index: 1;"><div id="mailtorapidemailTo"><div id="mailtorapidecloseMailModalToPopup"> </div><div id="mailtorapidequestionPopupMail">What do you want to do ?</div><a id="mailtorapideopenButtonAppEmailNew"></a>New mail<button id="mailtorapideemailClipboardButton">Copy</button><textarea id="mailtorapidetextToSelect"></textarea></div></div><div><img /></div>
Plumehttp://poesiemaintenant.hautetfort.com/about.htmlÉtienne Orsinitag:poesiemaintenant.hautetfort.com,2017-07-29:59671472020-08-25T19:24:29+02:002017-07-29T15:14:00+02:00 Une seconde d'inattention et le monde a changé. Tous mes repères...
<p> </p><p style="text-align: justify;">Une seconde d'inattention et le monde a changé. Tous mes repères sont saccagés. Mes marques demeurent introuvables. Hier me retient dans ses griffes, d'où demain ne me sauvera pas ni même n'essaiera. Un rien de transformé à la surface des choses et des êtres aimés m'interdit les choses et les êtres aimés.</p><p style="text-align: justify;">L’insensible m'engourdit tout entier et la nostalgie du sensible m'est l'ultime douleur. Je voudrais tant avoir la force de mes pleurs mais je suis vieux dans un corps si jeune. Un géronte alité avant que d'être né. Il n'aurait pas fallu rêver.</p><p> </p><p style="padding-left: 30px; text-align: right;"> </p><p style="padding-left: 30px; text-align: right;"> </p><p style="padding-left: 30px; text-align: right;"><em>A perte d'oubli</em>. - éd. Le Nouvel Athanor, 2006. - 104 p. </p><p style="text-align: right;"><span style="text-decoration: underline;">In</span> : <em>L'Année poétique 2007</em> </p><p style="text-align: right;">/ Patrice Delbourg et Jean-Luc Maxence ;</p><p style="text-align: right;">préface de Bruno Doucey (éd. Seghers, 2007).</p><p> </p><p> </p><p><em><strong>Étienne Orsini</strong></em></p><p style="text-align: justify;">Né en 1968. Parmi ses autres recueils : <em>Mais je reviens de l'immobile </em>(Le Nouvel Athanor, 2004, préface de Jean-Luc Maxence) ; <em>Veillée d'âme</em> (éd. Le Nouvel Athanor, 2008, préface de Bruno Doucey) ; <em>Autant que ciel se peut</em> (éd. Le Nouvel Athanor, 2010, préface de Salah Stétié) ; <em>Gravure sur braise</em> (éd. Le Nouvel Athanor, 2013, préface de Michel Cazenave) ; <em>Un paysage, à l'arbre</em> <em>près</em> (éd. L'Esprit de la lettre, 2014) ; <em>Un visage ne va pas de soi</em> (éd. Recours au Poème, 2015) ; <em>Répondre aux oiseaux</em> (éd. Pippa, 2016).</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p> </p><div id="mailtorapidetoPopupModal" style="z-index: 1;"><div id="mailtorapidemailTo"><div id="mailtorapidecloseMailModalToPopup"> </div><div id="mailtorapidequestionPopupMail">What do you want to do ?</div><a id="mailtorapideopenButtonAppEmailNew"></a>New mail<button id="mailtorapideemailClipboardButton">Copy</button><textarea id="mailtorapidetextToSelect"></textarea></div></div><div><img /></div>