03/12/2006
Silvaine Arabo
Ascenseur pour le mont Athos.
Pas le droit d'y chanter. Ne suis-je pas femme ? Si profondément, si délicieusement ! Tu ne peux savoir.
Je n'ai pas accès à tes valeurs. Tu n'as pas accès aux miennes. A qui la faute ?
Tu m'as fermé tes jardins.
J'ai consenti.
Je m'obstine à t'aimer, de loin. Non pas comme un chien qui attendrait un os, mais bien comme la magicienne de ta forêt intime : la seule qui puisse t'éveiller de ce cauchemar et glaner les épis du rire (tu n'en connais même plus la résonance...)
Mais si profond est l'oubli, la trahison si grande, qu'il faudra longtemps, peut-être, avant que tu me reconnaisses.
Et que tu me connaisses, simplement, selon les rites anciens par lesquels nous fûmes unis, et si Un, jadis, que nous étions l'axe même de l'univers.
Sang d'âme. - Éditinter, 1999. - 47 p.
Silvaine Arabo
Parmi ses autres recueils : Promontoires (G. Chambelland, 1974) ; Temporalité des miroirs (G. Chambelland, 1991) ; Les adombrés (G; Chambelland, 1994) ; Alchimie du désir (La Bartavelle, 1997) ; Avoir et être (Clapas, 1998) ; Regards corpusculaires (La Bartavelle, 1998).
Son site : http://membres.lycos.fr/mirra/
11:40 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poésie