30/04/2006
Béatrice Douvre
Les fileuses
Des mains brunes ce soir ont recueilli
Longuement l'eau patiente du soir
Du vent passait
Dans le vent des doigts
Amers des fileuses
Et au-devant
Les troupeaux sont la pierre même
Étrangement
Debout dans la paille limpide
Venue
Des mains fidèles des fileuses
Au front de vent
Oeuvre poétique. - Voix d'encre, 2000. - 201 p.
Béatrice Douvre
1967-1994.
Plus de 400 poèmes, textes et dessins. A lire : Poèmes (L'Arrière-Pays, 1998) ; Oeuvre poétique, peintures et dessins (Voix d'encre, 2000) ; Dossier Béatrice Douvre (revue Linea, numéro 4, 2005). Association des Amis de Béatrice Douvre : 10 rue Grande Fontaine 78100 St-Germain-en-Laye.
17:20 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poésie
Commentaires
PARQUES
Les troupeaux de pierre ne voient jamais les fileuses, ils ignorent le Féminin du monde, ils veulent être des dieux guerriers, ravager pour rien les contrées florissantes dans des combats inutiles contre des ombres informes, régner sur des empires de corruption et de décomposition.
Atropos est toujours bonne avec celles qui, comme toi, la regardent avec des yeux grands ouverts d'où jaillit la fragilité des dentelles de cristal. Sois sans crainte, tes mots sont plantés, leur germination a commencé et des fruits sauvages jailliront de ces semences de sang et de larmes. Merci d'être passée par ici.
Écrit par : gmc | 21/06/2006
"Debout dans la paille limpide", nous dit la poétesse, comme dans l'attente d'une venue intérieure, d'une lumière transparente dans la nuit obscure, indéchiffrable, du destin. Des mains se tendent, mais elles sont "brunes" : confiance et effroi se mêlent. Erôs et Thanatos se livrent ici un combat. Et le verbe de Béatrice D. ose le regard lucide, le geste pur comme un éclat de lune.
Lire "Scorie pour une aube" in L'ange fou, la neige (1990) :
"Aube, quand tremble ta clarté comme un disque de paille"
Lire aussi "Passante du péril" in "Sous la saison du vert amour" (1991):
"Qui est-elle pour marcher parmi eux
Vers la tombe à la taille des corps."
Écrit par : raviolo isabelle | 25/08/2006
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