26/11/2006
Louis Dubost
La nuit s'évapore par la fenêtre. Aucun arbre n'a prise sur mes pensées. Des hirondelles tournent au ras de l'eau, marquent soudain beaucoup d'impatience à gravir les rares nuages. Le soleil de tout son poids règne sur l'île.
La mémoire a congédié ses mille et une raisons, toutes meilleures les unes que les autres : elle ne parvient plus à répondre de leur écheveau futile. Certains signes (ombre douteuse des jacinthes, cercles croisés de la grêle) posent le coeur à l'écart. Ils en étoffent les secrets. Et chaque objet - oublié de toi, peut-être - devient compagnon.
Si près de nous, de nos défis, les grands arbres couronnés de silence. Un chêne brûle ses livres d'images. Comme quoi, l'orgueil rend proche. Qu'avons-nous à redouter ?
L'île d'elle ; L'évidence qui passe. - Le Castor Astral, 2000.
- 141 p.
Louis Dubost
Né en 1944. Parmi ses autres recueils : Silex à vif (Chambelland, 1968) ; Apaiser l'ombre (Verticales 12, 1972) ; La vie voilà (L-O. Four, 1983, Prix Antonin Artaud) ; Langue sèche (Tarabuste, 1994), L'escargot n'a rien d'un ange (B-G. Lafabrie, 1996) ; Le bout du monde (Céphéides, 1999) ; La vie voilà - La pipe (La Bartavelle, 2000).
Fondateur, en 1974, des éditions du Dé bleu, devenues en 2005 les éditions de l'Idée bleue (voir lien ci-contre), il est à ce titre un des principaux catalyseurs de renouveau poétique actuel. On peut consulter à ce sujet mon anthologie parue en 2004 aux éditions Éclats d'encre (lien ci-contre) : Ce que disent les mots, qui rassemble 30 des poètes publiés au Dé bleu.
A lire absolument pour mieux connaître le quotidien d'un éditeur face aux auteurs candidats à la publication : sa vigoureuse et savoureuse Lettre d'un éditeur de poésie à un poète en quête d'éditeur, Ginkgo éditeur, 2006, 126 pages, 7 €.
10:00 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie
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