01/12/2011
Claudine Helft
à Philippe Delaveau
Nous nous assemblerons sous ces arbres
qui nous ressemblent, et saignent
l'immémorial le dos au ciel,
l'écorce arrachée,
nous guetterons
la démesure des brasiers interdits ;
puis ajustant à la terre les nerfs de nos racines,
fuselant l'instant au jeu sévère
de la feuille,
nous rassemblerons nos mots.
Et lorsque l'hiver viendra
chercher l'automne, nous partirons ensemble,
armée d'amours et de ramées.
Une indécente éternité. - éd. de La Différence, 2007,
collection Clepsydre. - 94 p.
Claudine Helft
Parmi ses autres recueils : Parhélies (éd. Saint-Germain-des-Près, 1979) ; Métamorphoses de l'ombre (éd. Belfond, 1985) ; L'infinitif du bleu (éd. L'Age d'Homme, Lausanne, 1992) ; Le monopole de Dieu (éd. L'Age d'Homme, Lausanne, 1996) ; L'étranger et la rose (éd. du Cherche-Midi, 2003).
Un recueil de nouvelles : Avec des si (La Différence, 2009).
Un roman : Un divorce d'amour (La Différence, 2009).
12:55 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
j'aime ce poème de Claudine Helft. c'est comme si la poésie avait le droit de dire l'arbre-frère et la promesse d'amour échangé écorce contre peau dans l'éblouissant partage de la peur et de la lumière.
Impression que tout est amour alentour
Pourtant le brin d’herbe pleure
Le chêne a peur
L’oiseau s’affole d’un vent trop brusque
Le roc frissonne à la colère de la rivière
homme tu te terres dans ta peur
Engrange la poussière dorée
Clef du sourire d’éternité.
Écrit par : nathalie | 05/12/2011
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