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15/11/2006

Valérie Rouzeau

 

Je ne vais pas perdre la main dans un adieu sans grande amour

Quand je serai sans coeur sans yeux rien de moi n'oubliera de faire son geste de poussière la plus tendre

Quand je serai sans vie sans voix le souvenir me restera là sourire de qui j'aime qui je veux

Et si je n'ai plus toute ma tête après quelques saisons et moi j'aurai sûrement l'esprit ailleurs

Toutes vos fleurs entre les deux yeux

 

 

Va où. - Le Temps qu'il fait, 2003. - 120 p.

 

 

Valérie Rouzeau

 

Née en 1967. Parmi ses autres recueils : Je trouverai le titre après (Chambelland, 1989) ; A tire d'elle (La Bartavelle, 1989) ; Pas revoir (Le Dé bleu, 1999) ; Neige rien (Unes, 2000) ; Une foule en terre foulée (Travioles, 2001) ; Récipients d'air (Le Temps qu'il fait, 2005). Traductions de Sylvia Plath, William Carlos Williams, Emily Dickinson, ...

Par ailleurs, et c'est assez rare pour être signalé : n'exerce aucune activité salariée, ayant choisi de vivre en poésie. Les seuls autres exemples que je connaisse de ce choix, courageux ou insensé comme l'on voudra, et que je ne conseillerais à personne, sont ceux d'Yvon Le Men, Albane Gellé, Claude Vercey et François de Cornière. Mais vous allez certainement m'en indiquer d'autres.

 

 

09:30 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : poésie

08/11/2006

Christian Da Silva

 

Mais plus inhabitables encore

nous allons au revers des choses

une main prolongeant le coeur

désignant cet autre doigt sur le ciel.

Trop d'étoiles se mettent à prévenir en tout lieu.

Nos vertèbres se taisent sous le poids de ce cosmos

et défient notre droiture. L'humus lui-même nous capture

essaie ses dents neuves et noires à nos chevilles.

Avant que tout ne s'effondre il faut revenir à ce désir

dont les lettres cernaient nos reins

à ce roman comme une tenaille sur les veines

pousser le cri chaud des origines

pour faire éclater la syllabe

celle qui garde le nom d'une peau à peine effleurée

mais demeure au biais du souffle comme un flanc tout entier

comme cette aine où fut la langue.

 

 

Papiers d'exil (suivi de) Provisoire. - La Bartavelle, 1994. - 102 p.

 

 

Christian Da Silva (1937-1994)

Parmi ses 16 autres recueils : Et pour toute semence (Verticales 12, 1970) ; Fêlures du jour, Saisons irritantes (J. Millas Martin, 1970) ; Au regard des pierres (Encres vives, 1971) ; Le jour aux emblavures (MMOS, 1973) ; La blanche promesse de l'os (Le Dé bleu, 1975) ; Langage à deux mains sur la glaise (J. Le Mauve, 1975) ; Pommes de plumes, pommes de mots (St-Germain-des-Prés, 1979) ; Feuilles de hautes marées (Salingardes / Verticales 12, 1982) ; Au bord insaisi du voyage (Tribu, 1984) ; Dit de l'arbre (La Grisière, 1987) ; Pour que le soir te prenne par la main (Cheyne, 1989) ; Hivernale patience (Sud, 1990, Prix Jean Malrieu) ; Poètes (A chemise ouverte, 1994).

 

12:50 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poésie

03/11/2006

Geneviève Bertrand

 

Novembre,

Cimetière de roche calcaire au-dessus du chemin d'Anjau

Toute la lumière est là, derrière les deux cyprès

débordant du ciel roussi par l'automne

Sans une ombre, sans un souffle

 

Brisure d'un instant qui rend visible l'abîme

à la nervure du ciel

 

        Sauvegarder chaque soir un frémissement, une odeur

        Arracher un mot à la vie

        qui, inlassablement, te recouvre de ses cendres

 

Un cyclamen rose pâle frissonne dans la blancheur du vase

L'indice de visibilité est démultiplié par le Mistral

 

 

Éphémérides du silence. - Encres vives, 2005.

 

 

 

Geneviève Bertrand

 

Autre recueil publié : Froissures (Friches/Cahiers de Poésie Verte, 2006, Prix Troubadours 2006).

 

 

05:55 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie