28/05/2006
Évelyne Morin
Je consens au ciel éclaté de lumière ce matin
Je consens
à la lumière qui se brise contre l'ombre
C'est le temps d'avant
Nous avons refermé les armoires
remonté les horloges
Cela recommence
dont nous avons perdu la mémoire
Cela revient
d'avant le temps
Je ne savais pas qui vous étiez
Le train m'arrachait toujours trop tôt aux larmes
Le ciel reste
de ce côté
comme un ciel de théâtre
trop grand
trop bleu
Et je quitte la salle
Je ne sais plus qui j'étais
Je ne connais plus
cela qui revient
entre deux vides
Je reste au centre de votre adieu
Dernier train avant le jour. - Le Dé bleu, 2001. - 77 p.
Évelyne Morin
Parmi ses autres recueils : Le cri de l'aube (P-J. Oswald, 1975) ; Le jeu de moi (Caractères, 1985) ; Rencontre occultée à mort perdue (La Bartavelle, 1991) ; Terre de mortes lunes (Table rase, 1993) ; La nuit d'Électre (La Bartavelle, 1996) ; Ombres, désirs (J. Brémond, 2000) ; N'arrêtez pas la terre ici : Beyrouth (revue Décharge, numéro 119, 2003) ; Rouge à l'âme (Potentille, 2007).
18:50 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : poésie
Pascal Riou
Tu croises les doigts engourdis du figuier avec ceux plus limpides des tilleuls en fleurs ; comme souvent ta parole va vers la terre légère du jeune été.
Tu réapprends aussi à t'asseoir après la pluie à l'aplomb de la fenêtre ou sur la pierre du seuil, et tu devines avec l'odeur du feuillage le chemin des nuages, le sourire de ton amour qui vient. Pour un peu, tu vivrais juste selon le temps.
La gloire secrète. - Cheyne éditeur, 1993. - 57 p.
Pascal Riou
Né en 1954. Parmi ses autres recueils, tous chez Cheyne éditeur : Toi, les lointains (1981), Le jardin dispersé (1986), Sous le sorbier du voyage (1992).
18:25 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie
21/05/2006
Josette Ségura
Le visage, le miroir
Tu te penches sur nous qui n'avons que des mots,
nous errons dans ces mots,
ton visage comme un grand voile qui tombe,
perce à jour le secret de nos coeurs.
Désignés les arbres, les jardins,
ta douceur s'empare de l'instant,
la saison devient ce miroir
où retrouver les traces d'un monde toujours présent,
il sème dans l'ici,
qui comme les peupliers monte et frémit.
Le pas de l'ange. - Voix d'encre, 2002. - 44 p.
Josette Ségura
Née en 1950. Parmi ses autres recueils : La devenante (G. Chambelland, 1983), Les lieux du chant (J. Brémont, 1992. Prix Voronca), Lumière possible (Cahiers Froissart, 1994), La pêche du Moura (L'Arbre, 1998), Contre la nuit (Voix d'encre, 1999). Fonde en 1992 avec Éric Dazzan les éditions de l'Arrière-Pays (Auch). Membre du comité de lecture de la revue Friches.
11:10 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie