27/09/2006
Béatrice Libert
Je fus ta Maison, mon fils. Je demeure ton chemin. Clarté où tu viens boire, où la nuit est sans âge et le jour sans regret. Je suis la porte et la fenêtre que ta joie ouvre à deux battants. Il n'entre en moi nul éclair. Cependant, il m'arrive encore d'héberger, en mon ventre, le souvenir de tes frissons et de tes fièvres.
A ton tour, maintenant, de me porter en toi, dans tes yeux, par ta voix, sous tes traits où se devine ton ascendance.
Elle ne sera jamais bien loin, cette maison qui fut la tienne. Inaccessible désormais, île rêvée, caverne ensevelie que je porte, triomphante, comme un berceau parfait jusqu'à la tombe.
Être au monde. - Éditions de la Différence, 2004. - 91 p.
Béatrice Libert
Née à Amay-sur-Meuse (Belgique) en 1952. Parmi ses autres recueils : Invitation (Thalia, 1979) ; Baisers volés à Paul Éluard (Vie ouvrière, 1989) ; Lalangue du désir et du désarroi (L'Arbre à paroles, 1991) ; La passagère (Vie ouvrière, 1994) ; Le bonheur inconsolé (L'Arbre à paroles, 1997) ; Le rameur sans rivage (La Différence, 1999) ; Petit bréviaire amoureux (Écrits des Forges, 2002) ; Le passant fabuleux (Autres temps, 2003) ; Une enfance au creux des mots (Couleur Livres, 2005) ... Ainsi qu'un essai : Jean Joubert, parcours poétique : études et approches pédagogiques (L'Arbre à paroles, 2005).
Contact : beatricelibert@yahoo.fr
21:50 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie
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