12/01/2007
Sophie Loizeau
J'ai déchiré l'étang
La ligne des araignées d'eau des
Horizons de sang
Ici les arbres sont des hérons
Vertigineux
Des pêcheurs à échine courbée
Souffrant sur leur jambe
Réflexion de lignes qui tarde
A remonter de plus loin
Sa mémoire
Et voit passer les barques
Et les hommes dedans à profil de foulque
Ailes closes autour d'un secret
Dont le sens baigne les racines
De ceux qui pèchent encore
Comme de grands oiseaux sinueux
Au bord des rives
Le corps saisonnier. - Le Dé bleu, 2001. - 103 p.
Sophie Loizeau
Parmi ses autres recueils : La Nue-bête (Comp'act, 2004) ; Environs du bouc (Comp'act, 2005).
17:45 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : poésie
Commentaires
Juste un petit clin d 'oeil en passant , simplement pour dire que chaque passage sur ce site , est une réel plaisir et une incitation à continuer "ce voyage en pays de poésie". :)
Écrit par : neumann marie pierre | 19/01/2007
Merci pour toutes ces découvertes.
Mais comment font-ils pour se faire publier tous ces poètes?
Écrit par : laura | 24/01/2007
Excellente question.
Mon hypothèse : ils lisent les poètes d'aujourd'hui, suivent le travail des éditeurs et des revues, n'envoient jamais leurs textes à l'aveuglette mais à ces éditeurs et à ces revues dont ils connaissent et apprécient le travail.
Pour plus de détails, voir mon article : Comment publier ses poèmes ? (lien en bas à gauche)
Faire un blog ne suffit pas, aussi bon que soit le vôtre, chère Laura (Laura Vanel Coytte, lien dans la colonne de gauche).
Écrit par : Pierre Maubé | 24/01/2007
Ailes closes autour d'un secret
Dont le sens baigne les racines
très beau ce morceau.
merci.
Écrit par : A.D | 25/01/2007
Je vous remercie mais j'ai déjà lu votre article.
Du Maroc, c'est tout de même un peu plus compliqué.
Écrit par : laura | 08/02/2007
est ce vraiment l'essentiel de se faire publier , l'important est de créer d'une façon qui réalise ce que la personne pressent au fond d'elle même , en en faisant de l'art bien sur ce qui n'est pas une mince affaire , le reste me semble dérisoire et surtout suspect , à mon avis
L
Écrit par : aloredelam | 12/02/2007
"Un poème est une lettre que l'on envoie à quelqu'un d'inconnu."
Antonin Artaud.
Publier, c'est ajouter une dimension, essentielle, à ce que l'on écrit : le regard d'un lecteur inconnu, qui devient dès lors le nouveau créateur du poème, que sa lecture renouvelle.
Mais inutile ("suspect" ??? peut-être) de vouloir publier si on ne lit pas, d'abord, ses contemporains.
Écrit par : Pierre Maubé | 12/02/2007
C'est qu'il y a deux manières d'être gouverné, pour dire trop court. Par le désir de livre: "avoir mon bouquin, le mien, mon nom dessus, mon bébé". Ou par le besoin d'écrire qui est, je crois, étroitement lié au besoin de lire. Ce n'est pas la même chose. Je ne sais pas si ça peut aider à comprendre ce peu de lecteurs de poésie contemporaine.
Écrit par : A.D | 20/02/2007
s'inscrire dans son époque , avoir des yeux pour voir et des oreilles pour entendre, un esprit pour entrevoir ce que les mots des autres nous fait apercevoir ,
frétiller et crépiter de tout l'enthousiasme de la création contemporaine et découvrir et découvrir encore ,
se sentir transformé par ces nouveaux paysages parfois surprenants parfois que l'on avait sur le bout de la langue, pour ainsi dire ,
s'inscrire comme un diktat dans une poésie contemporaine qui fait milieu , je suis moins sur et l'on peut faire feu de tout bois ... car alors tout cela devient d'un ennuyeux ....
mais il y a tant à apprendre !
Écrit par : aloredelam | 04/03/2007
Il y a, je crois, des poésies contemporaines. Pas vraiment de diktat. Voir le monde, oui. Et voir comment d'autres le voient, et voir comment ça leur passe par la langue, oui aussi.
Un extrait du recueil "De ce coté-ci et alentour" de Mohammed el Amraoui, paru au Dé Bleu, fin 2006:
Mon nom
déformé
par
la langue
(celle qui me reçoit)
se décroche, je le maintiens dans mes mains, et le bats avec l’angle de la pierre, mais je n’arrive à l’effriter. Les étincelles n’ont pas la forme de lettres – rainures seulement qui placent le noir entre elles, se dé-
placent, puis se re-
constituent.
Quant aux choses dans ma bouche, je leur accorde, chacune, deux noms, et quelquefois deux sexes, quand c’est des choses disons palpables, mais aucun nom pour l’ineffable, ah ineffable, dis-je, voilà le mot, quand, de retranchement en retranchement, de pourquoi en pourquoi jusqu’au bégaiement ultime de parce que, quand on lève les mains disant seulement parce que, je l’aurais compris,
la langue – comme le sexe,
l’organe
l’obstacle aussi
Écrit par : A.D | 04/03/2007
de temps en temps je me dis " il faudrait envoyer des textes . Je le fais , sur le net, sur mon blog et depuis que tant de poésie est à ma portée je mesure la petite importance de la mienne continue à écrire , mais moins parce que c'est " bon" d'écrire , et je lis un peu partout . Comme ici , ce poème de Sophie Loizeau
et ce début
J'ai déchiré l'étang
La ligne des araignées d'eau des
Horizons de sang
Ici les arbres sont des hérons
Vertigineux
qui m'a invitée à la promenade . les images sont si bien dessinées ! j'ai retrouvé" mes " paysages, que je décris moins bien
pourtant mon blog me fait rencontrer des poètes , des amis, alors...
Écrit par : adeline | 22/05/2007
ce poème est tout simplement superbe
il me rappelle l'ambiance de rêve mélancolique
d'imminence accidentelle
qui court le long des pages d'un Dhotel
ces petites choses apparemment sans importance mais dont l'inscription minutieuse
ou le décalage
transforment le moindre paysage en un chaos jubilant
et monstrueux à la fois
Écrit par : Viviane | 22/05/2007
Le début est fort. Ca s'essouffle peut-être un peu après.
Décidément je découvre ce blog stimulant avec beaucoup d'excitation
Écrit par : L. Eliot | 12/06/2007
salut c'est pas mal ton blog
passes par ocaz sur mon blog @ ++
Écrit par : sunn75 | 01/08/2007
Les commentaires sont fermés.