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29/12/2006

Georges L. Godeau

 

Bon à rien

 

Comme la vieille truie de mon père, le matin, dans mon lit, je gis sur le flanc, je n'ai plus de petits à porter, à nourrir, les deux mille poèmes que j'ai mis au monde ne sont plus là pour m'aider, la plupart sont morts et ceux qui voyagent m'ont oublié. Un jour, quand mon père aura faim, ou qu'il s'ennuiera, il tuera la truie. J'attends le billot.

 

La vie est passée / poèmes réunis par Georges Cathalo.

- Le Dé bleu, 2002.

 

 

 Georges L. Godeau

 

1921 - 1999.  Parmi ses autres recueils : Les mots difficiles (Gallimard, 1962, préface de Georges Mounin) ; Les foules prodigieuses (G. Chambelland) ; Le fond des choses (Saint-Germain-des-Prés, 1974) ; Venez, je vous emmène (L'Atelier, 1979) ; D'un monde à l'autre (Ipomée, 1984) ; Carton (Pavé, 1984) ; C'est comme ça (Le Dé bleu, Le Castor astral, 1988) ; Après tout (Le Dé bleu, 1991) ; On verra bien (Le Dé bleu, 1995) ; Votre vie m'intéresse (Le Dé bleu, 2000).

 

A consulter : le numéro spécial de la revue Texture (n° 24, 1986),  Lire Georges L. Godeau.

 

 

 

15:40 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : poésie

Commentaires

C'est vraiment, à mon avis, un grand poète de notre temps.

Écrit par : Gabriel | 06/01/2007

Pas franchement optismiste, ce poème "bon à rien". Finalement dans la vie, il vaut mieux chercher des amis qu'écrire des poèmes. En tout cas, c'est très bien écrit

Écrit par : antony | 27/01/2007

Bon, c'est entendu : j'arrète tout de suite d'essayer d'écrire des poèmes !

Écrit par : antony | 27/01/2007

LE BUT :
Si je pouvais écrire des poèmes si bas, si bas, que les nains puissent lire en se levant sur la pointe des pieds et dire :
" Nous avons passé un bon dimanche "
je choisirais d'écrire encore plus bas pour qu'ils restent à plat sur leurs pieds et décuplent leur joie .

Georges L. Godeau anthologie des poèmes inaperçus
la nouvelle revue française 1994 n° 497

Écrit par : adeline | 19/05/2007

je suis enchanté par ce petit texte fort

Godeau est inconstant, mais quand il est à ce niveau-là, il est un bon à rien supérieur aux autres !

Écrit par : L. Eliot | 12/06/2007

La poésie en prose ne m'est pas familière
voilà une excellente raison de revenir
ici
souvent on se sent ainsitout à côté de soi
et on attend le point de vue de la tête coupée

Écrit par : entrevoix-nue | 13/06/2007

Un maître... simplement.

Écrit par : v ma | 21/03/2008

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