31/12/2012
Jeanine Baude
les femmes dans les rues les hommes affables
bienveillants une ruche un petit carré de vie ces places
anonymes pour la plupart pour moi essentielles
j'ai passé dans ces chemins tant et tant de jours cartable
sur le dos le rire les jeux des silhouettes qui s'assemblent
se découvrent tandis que je marche
dans les traces comme éveillée par l'aurore les semences
les récoltes l'été son pouvoir de feu toujours pas de
nostalgie mais cette eau vive ce sang qui coule dans mes
veines à nouveau
cette frénésie d'être
vapeurs bienfaisantes et couleurs les pins les cyprès
ne pas dire la neige ici sans effroi parcourir entrer
dans le premier troquet se rafraîchir se nourrir parler
cela parait simple
Juste une pierre noire. - éd. Bruno Doucey, 2010. - 94 pages.
Jeanine Baude
Née en 1946. Parmi ses autres recueils : Ouessanes (éd. Sud, 1989) ; Parabole de l'éolienne (Rougerie, 1990) ; C'était un paysage (éd. Rougerie, 1992) ; Concerto pour une roche (éd. Rougerie, 1995) ; Océan (éd. Rougerie, 1995) ; Incarnat désir (éd. Rougerie, 1998) ; Dans le parc (éd. L'Arbre à paroles, 2000) ; C'est un tango (éd. L'Arbre à paroles, 2000) ; L'adresse à la voix (éd. Rougerie, 2003) ; Le chant de Manhattan (Seghers, 2006) ; Ile corps océan (éd. L'Arbre à paroles, 2008).
Une biographie : Emma Goldman, non à la soumission (éd. Actes Sud junior, 2011).
Ainsi que des évocations de lieux et de visages : Venise Venezia Venessia (éd. du Laquet, 2002) ; Colette à Saint-Tropez, langage et volupté (éd. Images en manoeuvre, 2004) ; New York is New York (éd. du Laquet, 2006),
auxquelles on peut rattacher cette anthologie : Le goût de Buenos Aires (éd. Mercure de France, 2009).
18:45 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : poème, poésie
11/12/2012
Albert Fleury
Rétive profondeur des chambres
aux recoins sombres inquiétés.
Après la brûlure de l'instant
on aimerait la pénombre sobre des peupliers
ou la plus reculée fraîcheur
du ruisseau sous les joncs.
La pierre est muette,
l'âme ouverte,
quelquefois on perce le mur où tout est derrière,
un sens entrebaillé.
Ne plus savoir où aller
oubliant même les choses
pour un autre espace
une autre terre.
Tu ne laisseras qu'une éphémère semence,
les vocables devant toi pâlissent
et pourtant les plus pauvres dansent
et savent créer l'illusion.
Des spectres bâtissent notre monde,
des os craquent la nuit sous nos pas,
on croit que ce sont des cailloux morts.
J'étouffe, ouvrez la solitude.
Encore un essaim d'instants. - éditions Folle Avoine, 2009.
- 30 pages.
Albert Fleury
1923-2006. Parmi ses autres recueils : Instants (éd. Millas Martin, 1966) ; Osier des tendresses (éd. Chambelland, 1969) ; Rêveur de jonquilles (éd. Chambelland, 1973) ; Colombier du regard (éd. Chambelland, 1976) ; Campagne compagne (éd. de L'Arbre, 1981) ; Porte basse au linteau d'énigme (éd. Chambelland, 1983) ; Rumeur des rosées (éd. La Bartavelle, 1986) ; Braconnier du silence (éd. Folle Avoine, 1992) ; Demeure la ferveur (éd. de L'Arbre, 1992) ; Village vert paroles (éd. Folle Avoine, 1997) ; Bribes d'homme pour un paysage (éd. Folle Avoine, 2002) ; Claire-ombre d'amour (éd. Tarabuste, 2006).
L'un des cofondateurs de la revue ARPA (Clermont-Ferrand).
Pour en savoir plus : http://www.leshommessansepaules.com/auteur-Albert_FLEURY-277-1-1-0-1.html
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