04/06/2006
Dominique Sampiero
dépouilles claires
Un jour, notre vieillissement se tait. Notre sommeil nous laisse intouchable. La parole se gaspille dans des mains inconnues. Quelqu'un scrute le visage de notre sieste.
Dans la lumière, des mains patientes ramassent les brindilles foudroyées. Celles que le jour a liées à la terre. Le paysage est négligé par la beauté qui tombe et semble se vautrer sur le flanc, en gerbes de lices noires.
Il y a tant de parenté aux épaules de l'espace, tant de silence où se perdre, mais c'est renaître. le cercle se couche et son venin ferme nos paupières.
Un seul geste d'amour et tu n'as plus peur de cette nuit où tu recopies page à page le secret.
La claire audience. - Le Cherche midi, 1995. - 83 p.
Dominique Sampiero
12:10 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poésie
Commentaires
VENDANGES TARDIVES
Jamais tu n'as vieilli mais peut-être un jour es-tu mort en sortant du sommeil; sans un mot, tu t'es levé de ta sieste pour saluer le passant aux yeux incendiés.
Quand les vallées sont devenues plaines mortifères et que les montagnes écarlates se sont affaissées tels des puddings défraichis, la moisson bleue a fait surgir le vin de venin de sa treille.
Dans un cercle couché, ses ailes d'azur déployées, se dissolvent les carrés de marbre stratifié. De mort, le regard pourpre s'aveugle de rien et les corbeaux rouges s'émiettent dans une fractale étincelante.
Joli secret dont la chair savoureuse se trouve dans les espaces brûlés entre les signes frigides et durcis par le sens du béton.
Écrit par : gmc | 08/06/2006
merci pour votre commentaire
bravo pour votre blog
je vais aller voir le site
Écrit par : laura vanel- coyttel | 13/06/2006
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