28/02/2014
Michel Baglin (2)
Quartier de la gare
A Matabiau, quartier des filles à l'ancre et des départs,
on croise des bars, des valises, le canal et son écluse,
dans des regards perdus, un voyage remis et qui toujours
infuse.
Un clodo baguenaude rêvant devant la gare
à ce bateau qui passe son chemin d'eau tranquille,
le large démâté, la voile ravalée, pour traverser, penaud,
la ville.
On croise à Matabiau les trains qu'on ne prend pas,
un vacarme d'horizons qui fait trembler les quais
jusqu'aux cœurs sales d'attente dans les petits matins
défaits.
Dans la tranchée des voies au pont du chemin de fer
les rails et les rames cherchent la rime ailleurs,
un train en cache d'autres, intimes et de rumeurs
de mer.
Qu'on parte ou qu'on s'accote au zinc du buffet
l'horloge et le percolateur diffusent le même temps,
tous les alcools du port qui manque à la Ville rose
des vents.
Un présent qui s'absente. - éd. Bruno Doucey, 2013. - 106 p.
Michel Baglin
Né en 1950. Parmi ses autres recueils : Les mains nues (l'Age d'Homme, 1988, Prix Max-Pol Fouchet) ; L'alcool des vents (Le Cherche-Midi, 2004, rééd. Rhubarbe, 2010) ; Les chants du regard : sur des photographies de Jean Dieuzaide (Privat, 2006) ; Les pages tournées (éd. Fondamente / Multiples, 2007) ; De chair et de mots (éd. le Castor astral, 2012).
Également romancier, nouvelliste (La part du Diable, éd. Le Bruit des autres, 2013), essayiste (Poésie et pesanteur, Atelier du Gué, 1984 et 1992 ; François de Cornière, Atelier du Gué, 1984 ; La perte du réel : des écrans entre le monde et nous, N & B, 1998).
A créé et animé pendant une décennie la revue Texture. Anime actuellement le très complet site revue Texture (lien ci-contre, colonne de gauche).
Déjà présent dans Poésiemaintenant le 18 octobre 2006.
23:55 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, gare, départs, toulouse
13/02/2014
Murièle Camac
Eau
bruissement de l'averse embrassant le jardin
je dors et dehors
l'eau tombe en trombes
baiser bruissant de le mer et du sable
il y a dix ans
une petite chambre en bois blanc
un logis posé sur un océan
je dors et dehors
la mer amant fatigué
vient ronfler dans mon oreille
poème publié dans le n° 108
de la revue Friches (septembre 2011).
Murièle Camac
Née en 1971. Recueil publié : Vitres ouvertes (éd. Décharge / Gros Textes, collection Polder, 2012).
Poèmes publiés dans les revues N4728, Poésie/première, Verso, Décharge, Traction-Brabant...
Blog Les portes de la perception (lien ci-contre).
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09/02/2014
Jean-Luc Peurot
Doucement, tout rentrera dans l'ordre
Les flèches les plus sûres dans le sable meurent
comme en silence le désir sans cesse à dévêtir
voici l'amante de main en main précieuse
cette ombre d'encre où l'incendie commence
Mémoire récitée à deux voix
... poursuivre ton approche par fragments, entre tes jambes d'eau salée, flèches vives d'un glaïeul innommé.
nos promesses de mains pures se précisent comme des baillons privés de cris.
les langues aiguisées, l'une à l'autre précieuses, murmurent, murmurent la mort.
... l'image de nos dérives comme l'encre est indélébile.
poèmes publiés dans 12 poètes, 12 voix(es) :
anthologie critique de poètes du Limousin / Joseph Rouffanche.
- Cahiers de Poésie verte, 1997.
Jean-Luc Peurot
Né en 1956. Parmi ses recueils : La branche la lumière (Hyères Informations, 1980) ; La saison venue (éd. Rougerie, 1983) ; Le silence est à ce prix (éd. Rougerie, 1986) ; L'engramme (éd. La Main courante, 1993) ; Camera obscura (éd. Sixtus, 1994) ; Le corridor : onze intervalles vibrés (éd. La Main courante, 1998).
Un essai : Tombeau du Marquis de Sade (éd. Honoré Champion, 2012, précédé de La réalité déplacée / Bernard Noël).
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