20/08/2006
Albane Gellé
c'est un homme assis à une table il est tout serré il a une cravate rouge verte et noire il ne pleure pas à la table il y a aussi des femmes des histoires drôles du vin et d'autres cravates beaucoup avec les même couleurs et avec des hommes tout serrés à l'intérieur et puis il y a les enfants parce qu'il y a toujours des enfants autour des grandes tables pleines de bruit de voix et d'assiettes ils tournent autour ils évitent les pièges ils manigancent ils échappent ils tentent l'oreille parfois il y en a un tout petit il va vers l'homme tout serré à la cravate rouge verte et noire il lui donne un ballon pour le gonfler l'homme souffle fort devient tout rouge mais le ballon reste petit comme l'enfant décidément la cravate gène
L'air libre. - Le Dé bleu, 2002. - 91 p.
Albane Gellé
Née en 1971. Parmi ses autres recueils : A partir d'un doute (Voie publique, 1993) ; Hors du bocal (Le Chat qui tousse, 1997) ; En toutes circonstances (Le Dé bleu, 2001) ; De père en fille (Le Chat qui tousse, 2001) ; Un bruit de verre en elle (Inventaire invention, 2002) ; Aucun silence bien sûr (Le Dé bleu, 2003) ; Je, cheval (J. Brémond, 2007).
Une note de lecture de Cécile Oumhani sur "L'air libre" : http://www.encres-vagabondes.com/magazine/poe%20gelle.htm
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19/08/2006
Jean-Louis Clarac
Plongée dans la mémoire à Altamira
à Puente Viesgo
nous allons nous perdre dans la trace ancienne
nous allons dans les terres de sapience
repérer l'empreinte aride des ocres rouges et des noirs
qui fixèrent le galop des bêtes
Peut-être alors ces mains tendues sur la paroi
agrippent-elles la horde libre
tandis que gronde encore dans nos têtes
la furia de ce que fut l'origine
l'amorce d'une fleur de patience brillante
comme un soleil baignant l'Histoire
L'ibérante échappée. - Encres vives, 1999. - 16 p.
Jean-Louis Clarac
Né en 1951. Parmi ses autres recueils : Dans l'écart au coeur (Millas Martin, 1978) ; La terre a goût de langue (PA édition, 1982) ; Maquis, le feu mis aux sarments (Tribu, 1984) ; Carnaval / Ode (L'Éther vague, 1985) ; Brèves solaires (Encres vives, 1993) ; Végétale orchestrée (Clapas, 1994) ; Fécos (Encres vives, 1994) ; Variations de l'inespéré (Traces, 1996) ; Paysages de l'inépuisable (Clapas, 1998) ; Laisses brisées (Encres vives, 2003) ; Laisses levées (Encres vives, 2005) ; Dans les traces (A la rêveuse matière, 2005, avec des compositions de Françoise Cuxac).
Participation à L'Anthologie franco-latinoaméricaine bilingue (La Porte, 1999).
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18/08/2006
Monique Saint-Julia
Parfois les mots mentent, traînent des fumées, des vapeurs d'eau, cachent des émotions comme les voilettes dissimulent les visages.
Dans un jardin botanique : un chat de feuillage roulé en boule, des arbres élancés défilent à l'infini.
Une paresse glisse. Un nuage d'oiseaux se pose sur les platanes.
Un train de paysages. - L'Arrière-Pays, 2005. - 43 p.
Monique Saint-Julia
Née en 1938. Parmi ses autres recueils : De mains pigeonnières et d'herbes libres (Guy Chambelland, 1973) ; La grippeminaude (Guy Chambelland, 1997) ; Belles saisons (Guy Chambelland, 1988) ; Entre Jour (Le Tocsin des mots, 2002). En tant que peintre, a exposé à Toulouse, Nantes, Paris et en Angleterre.
14:36 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie