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10/03/2013

Matthieu Baumier

 

A l'instant,

 

Je cherchais le bris du temps

Et des embrasures de terre cuite

S'essayaient à la haute géométrie.

 

Voici venir l'aurore, l'angle de la nuit.

 

Les matins blancs de l'automne

S'échouent maintenant

Sur les rives désespérées

Et voici venir l'étang bleu, le matin

 

Je suis parti pour un long voyage

Caracolant à hauteur de voyelles

Et mes amis, morts, vivants

Aperçoivent une traîne de cheminements.

 

Cela s'est produit à l'instant :

j'ai vu venir la nuit, la ténébreuse,

et le sommeil du firmament.

 

 

Le silence des pierres : mystes / préface de Françoise Bonardel.

- éd. Le Nouvel Athanor, 2013. - 92 p.

 

 

Matthieu Baumier

Né en 1968. Parmi ses autres livres :

deux recueils de proses poétiques : Bâtiment désespoir (éd. Syllepse, 2003) ; L'épopée des fous (éd. Le Grand Souffle, 2006) ;

trois romans : Une matinée glaciale (éd. Pétrelle, 1998) ; Les apôtres du néant (éd. Flammarion, 2002) ; Le manuscrit Louise B. (éd. Les Belles Lettres, 2005) ;

cinq essais, parmi lesquels : L'anti-traité d'athéologie : le système Onfray mis à nu (éd. Presses de la Renaissance, 2005) ; La démocratie totalitaire : penser la modernité post-démocratique (éd. Presses de la Renaissance, 2007) ; Vincent de Paul (éd. Pygmalion / Flammarion, 2008) ;

cinq recueils de nouvelles, parmi lesquels : Les sourires de la faucheuse (éd. Éditinter, 2001) ; Les bibliothèques endormies (éd. A Contrario, 2004) ;

et une anthologie : Une anthologie de l'imaginaire (éd. Rafaël de Surtis, 2000).

Rédacteur en chef de la revue internet Recours au poème : http://www.recoursaupoeme.fr/

23:50 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie

31/01/2013

Anne-Cécile Causse

Je nous ai vues respirer

sous un ciel

brûlé par nos songes.

 

Têtes lâchées

sous le poids du monde,

le soleil, prisonnier au-dedans,

merveilleux soleil...

 

Tout s'effondrait et nous parlait encore.

 

 

* * *

 

 

L'obscurité s'est jointe au souffle,

dans le même élan

avec lequel tu avais hébergé ma main,

une nuit bordée de voiles et d'éclats.

 

Un cri renversé,

léger frisson sous le soir.

Ta lumière, ta lumière...

Laisse-moi me redresser,

contempler tes lèvres sombres,

inutilisées.

 

Entre vents, forces contraires,

routes de brume, morceaux de ciel,

la pensée s'étend.

Une impression de soleil liée au souvenir de l'éclat,

l'été.

Ton odeur s'est éprise du corps,

raidi par l'idée du jour qui tarde à venir ;

halo, déposé, contre moi,

harmonie victorieuse, à tous dérobée.

 

 

L'aube, après toi. - éd. L'Échappée belle, 2012. - 60 pages.

 

 

Anne-Cécile Causse

Née en 1985. Dans le cadre de ses études universitaires de littérature allemande, elle travaille sur les rapports entre langage et silence au regard de l'expérience de la Seconde Guerre mondiale, ainsi que sur l'expression de l'intériorité dans les poèmes d'Ingeborg Bachmann. L'aube, après toi est son premier recueil.


22:30 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : poème, poésie

31/12/2012

Jeanine Baude

les femmes dans les rues les hommes affables

bienveillants une ruche un petit carré de vie ces places

anonymes pour la plupart pour moi essentielles

 

j'ai passé dans ces chemins tant et tant de jours cartable

sur le dos le rire les jeux des silhouettes qui s'assemblent

 

se découvrent tandis que je marche

 

dans les traces comme éveillée par l'aurore les semences

les récoltes l'été son pouvoir de feu toujours pas de

nostalgie mais cette eau vive ce sang qui coule dans mes

veines à nouveau

 

cette frénésie d'être

 

vapeurs bienfaisantes  et couleurs les pins les cyprès

ne pas dire la neige ici sans effroi parcourir entrer

dans le premier troquet se rafraîchir se nourrir parler

 

cela parait simple

 

 

Juste une pierre noire. - éd. Bruno Doucey, 2010. - 94 pages.

 

 

Jeanine Baude

Née en 1946.  Parmi ses autres recueils : Ouessanes (éd. Sud, 1989) ; Parabole de l'éolienne (Rougerie, 1990) ; C'était un paysage (éd. Rougerie, 1992) ; Concerto pour une roche (éd. Rougerie, 1995) ; Océan (éd. Rougerie, 1995) ; Incarnat désir (éd. Rougerie, 1998) ; Dans le parc (éd. L'Arbre à paroles, 2000) ; C'est un tango (éd. L'Arbre à paroles, 2000) ; L'adresse à la voix (éd. Rougerie, 2003) ; Le chant de Manhattan (Seghers, 2006) ; Ile corps océan (éd. L'Arbre à paroles, 2008).

Une biographie : Emma Goldman, non à la soumission (éd. Actes Sud junior, 2011).

Ainsi que des évocations de lieux et de visages :  Venise Venezia Venessia (éd. du Laquet, 2002) ; Colette à Saint-Tropez, langage et volupté (éd. Images en manoeuvre, 2004) ; New York is New York (éd. du Laquet, 2006),

auxquelles on peut rattacher cette anthologie : Le goût de Buenos Aires (éd. Mercure de France, 2009).

18:45 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : poème, poésie