Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/08/2007

Pierre Perrin

 

L'âge

 

A la sortie d'un bois perdu, au détour d'un sentier, il arrive qu'on redécouvre, comme au premier jour, la couleur sable et tuile des maisons et, aussitôt, la lumière adoucit la marche. On ne sait ce qu'on doit au friselis de l'herbe rase sous le vent. Des pruniers dans la ceinture des lauriers explosent de feuilles. Le coeur s'emballe à mettre de l'orgue sur la chaîne, chorals et fugue ou passacaille, où l'on guettera la voix humaine et peut-être les trompettes de Salamanque. Le soir peut tourner en cendres, des branches casser sous une bourrasque inattendue, la vie infuse une sorte de mélancolie fertile. On vieillit, la belle affaire ! L'accord grandit à ce qui se dérobe. La mémoire a perdu sa bogue et roule un présent presque perpétuel, au point que la fin, le jour venu, effraiera moins qu'une ancêtre démaquillée.

 

La vie crépusculaire. - Cheyne, 1996. - 119 p.

(Prix Kowalski 1996 de la ville de Lyon).

 

 

Pierre Perrin


Né en 1950. Parmi ses autres recueils : Le temps, c'est aujourd'hui (Saint-Germain-des-Prés, 1974) ; Manque à vivre (Possibles, 1985) ; Le temps gagné (La Bartavelle, 1988) ; Des bonheurs de traverse (La Bartavelle, 1989).

Également romancier, nouvelliste, prosateur : Une mère : le cri retenu (Cherche-Midi, 2001).

Pour en savoir plus, voir son (superbe) site :

http://perrin.chassagne.free.fr/ (lien ci-contre, colonne de gauche).

 

 

 

Commentaires

IMMEMORIAL

Il dit presque
En supputant une fin
Qu'il imagine comme le reste
Il dit presque
Offrant naissance au doute
Et aux chemins de fortune
Qui volent sur des pistes de pierre
Les chevaux vont l'amble
Dans des sous-bois nocturnes
Et la lune ruisselle encore
Des fantaisies estivales
Et des projections futuristes

Écrit par : gmc | 21/08/2007

Pardon de découvrir si tard ma présence sur votre site. Mais elle correspond à peu près à mon retrait de la vie littéraire. Dernier article dans la NRF, en effet, à propos de Jean Pérol, n° de janvier 2008…
Bravo à la somme de renseignements, notes, poèmes publiés par vous.
Pourriez-vous à l'occasion changer le lien en ce qui concerne mon site, revenu à la liberté de Free, ayant renoncé au www.
Bien cordialement à tous les poètes ainsi qu'à leurs lecteurs,
Pierre

Écrit par : Perrin [Pierre] | 11/04/2014

Les commentaires sont fermés.