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11/09/2009

Linda Maria Baros (2)

 

Comme un continent englouti par les eaux

 

 

Mon pays était comme un continent englouti

qui flottait dans l'air poussiéreux,

tel un mort dans la lumière de l'après-midi.

 

Les pères étaient rares,

comme des coquilles qui avaient transpercé

la peau altière, rocheuse, des montagnes.

 

Les mères étaient effilées comme une larme ;

les larmes tombaient, rasantes et drues,

et emportaient les mères dans la terre.

 

Mon pays - il y a des hommes qui l'aiment

de l'amour passionné des vers

pour la plaie ouverte qui les engraisse.

 

Mon pays - qui me prenait sur ses genoux,

qui me caressait la tête,

qui éteignait ses cigarettes contre mon front.

 

 

L'Autoroute A4 et autres poèmes.

- Cheyne éditeur, 2009. - 65 p.

 

 

 

Linda Maria Baros

 

Née en 1981 à Bucarest. Cinq recueils de poèmes, dont trois en français, parmi lesquels : Le livre de signes et d'ombres (Cheyne, 2004, Prix de la Vocation) et La maison en lames de rasoir (Cheyne, 2006, Prix Apollinaire 2007).

Traductrice d'une vingtaine de livres, en roumain (Michaux, Boris Vian, Guy Goffette, Colette Nys-Mazure, Johanna Spyri, ...) et en français (Nichita Stànescu, Mircea Bàrsilà, ...) Organisatrice du festival Le Printemps des poètes en Roumanie. Fondatrice et directrice de la revue littéraire VERSUs/m (Bucarest, 2005).

Déjà invitée dans Poesiemaintenant (1er décembre 2007).

Pour en savoir plus : http://www.lindamariabaros.fr/

 

 

Commentaires

on ne peut rester insensible devant tant de verité pour qui sait ce qu'est la douleur d'aimer son pays malgre tout;
Merci d'exister.

Écrit par : Boughareb | 17/09/2009

Poème terrible et magnifique à la fois...

Écrit par : Topa | 20/09/2009

Une écriture qui ne laisse jamais indifférent
si proche de sa vérité
et nous plonge tout vifs
dans l'eau glacée de nos propres nostalgies

J'ai adoré " La maison en lames de rasoir "
cette écriture souvent asymétrique
qui donne envie de tenir les murs entre nos mains
tant l'écroulement sonne l'imminence

Écrit par : Viviane | 22/09/2009

Les commentaires sont fermés.