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03/02/2010

Judith Chavanne

 

 

Lente descente d'une feuille

depuis le sommet du vent,

longtemps sa chute

dans le temps, qui n'a pas de suite,

il est vertical

comme un sommeil de plomb :

un homme paît son heure

s'y enfonce, obscurément,

il se tait, assis, dans le demi-jour,

il a renoncé sans mal

à l'avenir de ses paroles ;

peu à peu la feuille tombe, chute

presque audiblement

en son écoute.

 

 

Un seul bruissement

(suivi de : Les aînés, ceux qui les suivent).

- Le Bois d'Orion, 2009. - 139 p.

 

 

Judith Chavanne

 

Née en 1967. Parmi ses autres recueils : Entre le silence et l'arbre (Gallimard, 1996, Prix de la Vocation, Prix Louise Labé) ; La douce aumône (Empreintes, 2002) ; Le don de solitude (L'Arrière-Pays, 2003). Un essai : Philippe Jaccottet, une poétique de l'ouverture (Seli Arslan, 2003).

 

 

Commentaires

Merci pour ce poème,paix et beauté.
Je le lirai bientôt dans un petit groupe
de patients psychotiques que je rencontre régulièrement.
Noémie M.

Écrit par : meguerditchian | 06/01/2011

Très émue par ce poème, je pense aux survivants en ce jour d'anniversaire funeste. Merci pour cet hommage.

Écrit par : MOSCARDI | 12/01/2011

Les commentaires sont fermés.