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28/08/2010

Pierre Garrigues (2)

 

Le vent est tombé, vols d'étourneaux d'ouest en est

en la clarté bleuie, inversement au vers

que j'écris, et qui chutent. Parfums du thé vert

où infusent des feuilles de menthe et un zeste

 

de citron, parfums doux où quelque chose reste

à dire, infiniment. Ordres du fait-divers

ou de l'esprit, qu'importe, je sens l'univers

dans ce point silencieux où ce qui manifeste

 

son absence est présent. Courant pour rattraper

l'autobus une femme, et mon vers pour draper

d'une rime l'instant... Tragique indifférence

 

en la clarté dorée de ce retard constant :

là se perd la beauté des choses, référence

ultime où mon sonnet va comme un pénitent.

 

 

A Tunis, rêvant d'être à Tunis : sonnets 2002-2009.

- Éditions Walidoff, 2010. - 173 p.

 

 

Pierre Garrigues

 

Né en 1952. Parmi ses autres recueils : Paris-Ligne (Encres Vives, 1995) ; Fragments de lumière grecque (Encres Vives, 1995) ; Mont Athos (Encres Vives, 1996) ; Fragments des pauvres merveilles (Friches / Cahiers de Poésie verte, 1996, Prix Troubadours) ; Sonnets des morts et des vivants (Ecbolade, 1997) ; Le prix du jour (L'Arrière-Pays, 2000) ; Fragments du désamour (L'Harmattan, 2004) ; De l'usage variable des cafés tunisois (Encres vives, 2006) ; Les rivages de mémoire (L'Arrière-Pays, 2006).

Également auteur d'essais : Poétiques du fragment (Klincksieck, 1995) ; Éloge de l'imparfait (L'Harmattan, 1997) ; Chutes et perfections : éloge du parfait (L'Harmattan, 1998) ; Le jeune homme, le mort, le jeu : essai sur le fragment 52 d'Héraclite (Lambert-Lucas, 2009) ; Odyssées : essai sur les figures d'Ulysse et de l'exil (Lambert-Lucas, 2009).

N'oublions pas : Le sonnet au risque du sonnet : colloque international de Besançon, décembre 2004 / textes réunis et présentés par Bertrand Degott et Pierre Garrigues (L'Harmattan, 2006).

Universitaire, Pierre Garrigues vit en Tunisie. Le titre de son dernier recueil , dédié à Albert Camus, reprend un haïku de Bashô : "Étant à Kyo, je voudrais être à Kyo." L'exil comme une patrie ?

Les poèmes qui le composent ont été choisis parmi les innombrables sonnets échangés quotidiennement, par courrier électronique, avec Laurent Fourcaut et Bertrand Degott. Une performance sans doute digne du Livre des records... mais surtout une façon de vivre en poésie, envers et contre tout, peut-être avec tout et avec tous.

Déjà invité dans Poésiemaintenant le 8 octobre 2006.

 

 

 

17:15 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1)

21/08/2010

Odile Massé

 

Moi, je l'aimais terriblement.

Mais au bout de quelque temps il se mit à branler des dents et trembler des jambes, tant que ses membres faiblissants se brisaient en petits morceaux qui tombaient autour de nous avec un bruit sec. Ainsi dans le crépitement des fêlures qui s'élargissaient, je trouvai sur le sol des phalanges, des bouts d'os et des vaisseaux sanguins avec lesquels, inlassable, je construis un jeu de dames.

 

 

In : Poésies aujourd'hui / Bruno Grégoire ;

postface de Jean-Marie Gleize. - Seghers, 1990. - 326 p.

Plus précisement, dans cet ouvrage : Ceci,

ensemble de textes présentés par Bernard Vargaftig.

 

 

Odile Massé

 

Née en 1950. Comédienne (compagnie 4 litres 12) et auteur dramatique.

Six romans et récits publiés : Alma Mater (AEncrages & Co, 1986) ; Vingt et un cannibales (AEncrages & Co, 1991) ; La Femme poussière (Manya, 1992) ; L'Homme qui dort (illustrations de Baltazar, AEncrages & Co, 1993) ; Tribu (Mercure de France, 1997, Grand Prix de l'humour noir) ; La vie des ogres (Mercure de France, 2010).

Pour en savoir plus :

Répertoire du théâtre contemporain de langue française / Claude Confortès (Nathan).

http://www.mercuredefrance.fr/titres/laviedesogres.htm

http://www.lmda.net/mat/MAT02241.html

 

 

05:01 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1)

15/08/2010

Bruno Sourdin

 

Hâte

 

Les yeux rivés sur la porte.

Tout ce bruit est de trop.

Je ne sais pas ce qui m'arrive.

 

Verre brisé et grincements.

Contractions de chair et d'os.

Tout est dissimulé.

 

Voici le bruit du coup de poing dans la vitre.

Voici le lit où le corps repose.

Voici le silence que j'attendais.

 

Un cri au secours.

Un voyage vers le soleil,

Sur le fil du rasoir.

 

Les yeux fixés sur la porte.

Tout ce bruit est de trop.

Je passe juste parmi vous.

 

 

Hazel. - Éditions des Deux-Siciles, 2005. - 87 p.

 

 

Bruno Sourdin

 

Né en 1953. Parmi ses autres recueils : Migrations (Gros Textes, 1999) ; Vingt-deux syncopes de Paris (la Vie secrète des mots, 2006).

Étude sur le poète beat Claude Pélieu : Claude Pélieu & Marie Beach, mille milliards de collages (Les Deux-Siciles, 2002).

Pour en savoir plus : http://guyallix.art.officelive.com/brunosourdin.aspx

 

23:55 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2)