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08/07/2008

Isabelle Guigou

 

Au milieu de ces objets déposés par d'autres, au coeur de l'absence des êtres qui animèrent ce lieu

Je pense que plus rien ne reste

 

Je pense à la coquille de l'escargot

Pleine

Qui n'est plus l'escargot  mais abrite des insectes, un peu de terre

Qui n'est plus l'escargot pourtant, entre les herbes, l'illusion était parfaite

Un instant il a vécu encore en mon regard

 

Je pense à ce qui devient réel au cours des mots.

 

* * *

 

C'est au moment où je le retrouve que je ressens en moi l'absence de ce lieu

 

Dans la cour intérieure, les fils, tendus en portée vierge, semblent attendre mes mots

 

Cour antérieure

Perdues ces voix de femmes (l'une étend le linge, sans doute toi, Juliette, apostrophe les autres suspendues aux fenêtres ici nul besoin de géranium les visages fleurissent, j'aime ce mouvement des mots dans les rayons du soleil, je crois que ce sont elles, ces paroles, qui m'ébouissent)

Perdue la lenteur des gestes (les épingles une à une entre les mots il ne finira pas je veux le croire ce moment vêtu de draps blancs),

en écho l'hésitation d'une tortue sur les pavés hérissés d'herbe

Perdu ce havre où se taisaient les peurs

Perdues, toi, nous.

 

 

Le parfum des pierres aveugles. - Clarisse, 2007. - 97 p.

 

 

Isabelle Guigou

 

Née en 1969. Parmi ses autres recueils : Lambeaux de jours (La Bartavelle, 2001) ; Jeux (Gros Textes, 2002) ; Roumanie (collation 5 Rétroviseur, 2003) ; L'Arbre enveloppé (Encres Vives, 2003) ; Sable (revue Multiples, n° 64, 2004) ; Peur sous croûtes de neige (Contre-Allées, 2004) ; Blocs-chaos-granit (revue Triages, éditions Tarabuste, 2005) ; Train (Donner à voir, 2005) ; Pris dans la pierre (Encres vives, 2005) ; Instants des bas-champs (Soc & Foc, 2007).

 

 

05/07/2008

Pascal Commère

 

Avoine si douce et longue à la fois...

Toujours plus haut penses-tu, mais tu ne penses tu pousses

dépassant bientôt d'une tête ou deux tes soeurs cadettes

qui penchent, gamines qui se prennent les pieds dans leurs frusques.

Sans souci du temps ou tu fais semblant, de son poids

tu demeures pensive, et le ciel

qui pardonne aux herbes comme toi mal venues t'accorde

un soupçon de bleu le soir où tu t'endors

sans rien qui te trouble, dormeuse

 

 

Graminées. - Le Temps qu'il fait, 2007. - 55 p.

 

 

Pascal Commère

 

Né en 1951. Parmi ses autres recueils : Jardin tout au fond du jaune les yeux (Thierry Bouchard, 1985) ; Fenêtres la nuit vient (Folle Avoine, 1987) ; De l'humilité du monde chez les bousiers (Obsidiane, 1996) ; D'une lettre déchirée, en septembre (Tarabuste, 1996) ; Vessies, lanternes et autres bêtes cornues (Obsidiane, 2000) ; Honneur au fantassin G., conscrit en Meuse (Le Dé bleu, 2000) ; Pas folle, la vache (Tarabuste, 2001) ; Bouchères (Obsidiane, 2003) ; Prévision de passage d'un dix-cors au lieu-dit Goulet du Maquis (Obsidiane, 2006) ; Les commis (Le Temps qu'il fait, 2007, 1ère édition en 1982).

Romans, récits et proses : Chevaux (Denoël, 1987) ; Solitude des plantes (Le Temps qu'il fait, 1996) ; Le grand tournant (Le Temps qu'il fait, 1998) ; Aller d'amont (Virgile, 2004) ; Le vélo de Saint-Paul (Le Temps qu'il fait, 2005).