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29/07/2017

Étienne Orsini

 

Une seconde d'inattention et le monde a changé. Tous mes repères sont saccagés. Mes marques demeurent introuvables. Hier me retient dans ses griffes, d'où demain ne me sauvera pas ni même n'essaiera. Un rien de transformé à la surface des choses et des êtres aimés m'interdit les choses et les êtres aimés.

L’insensible m'engourdit tout entier et la nostalgie du sensible m'est l'ultime douleur. Je voudrais tant avoir la force de mes pleurs mais je suis vieux dans un corps si jeune. Un géronte alité avant que d'être né. Il n'aurait pas fallu rêver.

 

 

 

A perte d'oubli. - éd. Le Nouvel Athanor, 2006. - 104 p. 

In : L'Année poétique 2007 

/ Patrice Delbourg et Jean-Luc Maxence ;

préface de Bruno Doucey (éd. Seghers, 2007).

 

 

Étienne Orsini

Né en 1968. Parmi ses autres recueils :  Mais je reviens de l'immobile (Le Nouvel Athanor, 2004, préface de Jean-Luc Maxence) ; Veillée d'âme (éd. Le Nouvel Athanor, 2008, préface de Bruno Doucey) ; Autant que ciel se peut (éd. Le Nouvel Athanor, 2010, préface de Salah Stétié) ; Gravure sur braise (éd. Le Nouvel Athanor, 2013, préface de Michel Cazenave) ; Un paysage, à l'arbre près (éd. L'Esprit de la lettre, 2014) ; Un visage ne va pas de soi (éd. Recours au Poème, 2015) ; Répondre aux oiseaux (éd. Pippa, 2016).

 

 

 

 

 
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01/01/2017

91 recueils et anthologies personnelles publiés ou republiés en 2016

 

 

Max ALHAU, Si loin qu’on aille, éd. L’Herbe qui tremble, 2016, 120 p.

 

Jacques ANCET, L’âge du fragment, éd. Aencrages & Co (Baume-les-Dames, Doubs), 2016, 74 p.

 

Marie-Claire BANCQUART, Traité du vivant, éd. Arfuyen, 2016, 88 p.

 

Marie-Claire BANCQUART, Qui vient de loin, éd. du Castor astral (Bègles, Gironde), 2016, 104 p.

 

Olivier BARBARANT, Odes dérisoires, éd. Gallimard, collection Poésie, 2016, 188 p.

 

Danielle BASSEZ, Le professeur, éd. Cheyne (Le Chambon-sur-Lignon, Haute-Loire), 2016, 77 p.

 

Stéphane BATAILLON, Où nos ombres s'épousent, éd. Bruno Doucey, 2016, 110 p.

 

Zéno BIANU, Satori express, éd. du Castor astral (Bègles, Gironde), 2016, 170 p.

 

Zéno BIANU, Infiniment proche, éd. Gallimard, collection Poésie, 2016, 328 p.

 

Alain BORNE (1915-1962), Seuils, éd. Voix d’encre (Montélimar, Drôme), 2016.

 

Alain BOUDET, Dépaysés, éd. Soc et Foc (La Meilleray-Tiray, Vendée), 2016, 52 p.

 

Michel BOURCON, Ce peu de soi, éd. La Tête à l'envers (Crux-la-Ville, Nièvre), 2016, 102 p.

 

Sophie BRAGANTI, BBêtes, éd. Gros textes (Châteauroux les Alpes, Hautes-Alpes), 2016, 88 p.

 

Paul de BRANCION, Concessions chinoises, éd. Lanskine (Nantes), 2016, 74 p.

 

Christophe BREGAINT, Encore une nuit sans rêve, éd. Les Carnets du dessert de lune (Bruxelles), 2016, 92 p.

 

Bernard BRETONNIÈRE, Datés du jour de ponte, éd. Les Carnets du dessert de lune (Bruxelles), 2016, 82 p.

 

Michel BUTOR (1926-2016), Vacillation, éd. Instant perpétuel (Rouen), 2016, 16 p.

 

Michel BUTOR (1926-2016), Par le temps qui court, éd. La Différence, 2016, 188 p.

 

Didier CAHEN, Le peu des hommes, éd. Tarabuste (Saint-Benoît-du-Sault, Indre), 2016, 122 p.

 

Vincent CALVET, De cendre et d’écume, une ville, éd. La Rumeur libre (Sainte-Colombe-sur-Gand, Loire), 2016, 202 p.

 

Georges CATHALO, Quotidiennes pour lire, éd. La Porte (Laon, Aisne), 2016, 20 p.

 

Françoise CHABERT, De la main à l’oubli, éd. Voix d’encre (Montélimar, Drôme), 2016, 72 p.

 

Gérard CHALIAND, Feu nomade, éd. Gallimard, 2016, 182 p.

 

Maurice CHAPPAZ (1916-2009), Testament du Haut-Rhône, éd. Zoé (Carouge, Suisse), 2016, 156 p.

 

Jean-Pierre CHAMBON, Matières de coma, éd. Faï fioc (Montpellier), 2016, 114 p.

 

Marie-Josée CHRISTIEN, Entre-temps, éd. Sauvages (Carhaix, Finistère), 2016, 78 p.

 

Sylvestre CLANCIER, Œuvres poétiques, vol. 1, éd. La Rumeur libre (Sainte-Colombe-sur-Gand, Loire), 2016, 540 p.

 

Sylvestre CLANCIER, Le témoin incertain, éd. L’Herbe qui tremble, 2016, 102 p.

 

Chantal COULIOU, Le chuchotis des mots, éd. Les Carnets du dessert de lune (Bruxelles), 2016, 80 p.

 

Seyhmus DAGTEKIN, A l’Ouest des ombres, éd. du Castor astral (Bègles, Gironde), 2016, 120 p.

 

Ludovic DEGROOTE, Langue trou, éd. Les Inaperçus, 2016, 62 p.

 

Justin DELAREUX, Extrait des nasses, éd. Al Dante (Bandol, Var), 2016, 60 p.

 

Pierre DHAINAUT, Voies d'air, éd. Tipaza (Cannes), 2016, 24 p.

 

Ariane DREYFUS, Le dernier livre des enfants, éd. Flammarion, 2016, 172 p.

 

Louis DUBOST, Bestiolerie potagère, éd. Les Carnets du dessert de lune (Bruxelles), 2016, 52 p.

 

Patrick DUBOST, Poèmes taillés dans la pierre, éd. La Boucherie littéraire (Cadenet, Vaucluse), 2016, 38 p.

 

Armand DUPUY, Présent faible, éd Faï fioc (Montpellier), 2016, 66 p.

 

Sylvie DURBEC, Femme(s) passagère(s) de l'Est, éd. P. I. Sage intérieur (Dijon), 2016, 60 p.

 

Emmanuel ÉCHIVARD, La trace d’une visite, éd. Cheyne (Le Chambon-sur-Lignon, Haute-Loire), 2016, 104 p.

 

Antoine ÉMAZ, Limite, éd. Tarabuste (Saint-Benoît-du-Sault, Indre), 2016, 170 p.

 

Mathias ÉNARD, Dernière communication à la société proustienne de Barcelone, éd. Inculte, 2016, 116 p.

 

Emmanuel ÉCHIVARD, La trace d'une visite, éd. Cheyne (Le Chambon-sur-Lignon, Haute-Loire), 2016, 104 p.

 

Laurent FOURCAUT, Arrière-saison, éd. Le Miel de l'Ours (Genève), coll. "Les Cahiers Poétiques" n° 48, 2016, 44 p.

 

Alain FREIXE, Avant la nuit, éd. L’Amourier (Coaraze, Alpes-Maritimes), 2016, 60 p.

 

Romain FUSTIER, Bois de peu de poids, vol. 1 : Été-automne, éd. Lanskine (Nantes), 2016, 84 p.

 

Irène GAYRAUD, Voltes, éd. Al Manar (Neuilly-sur-Seine), 2016, 62 p.

 

Véronique GENTIL, Va, éd. Faï fioc (Montpellier), 2016, 46 p.

 

Jean-Pierre GEORGES, Jamais mieux, éd. Tarabuste (Saint-Benoît-du-Sault, Indre), 2016, 164 p.

 

GUÉNANE, La sagesse est toujours en retard, éd. Rougerie (Mortemart, Haute-Vienne), 2016, 78 p.

 

Alain GUILLARD, Quête du nom, éd. L’Amourier (Coaraze, Alpes-Maritimes), 2016, 188 p.

 

Emmanuel HOCQUARD, Les élégies, éd. Gallimard, collection Poésie, 2016, 124 p.

 

Corinne HOEX, Tango, éd. Esperluette (Noville-sur-Mehaigne, Belgique), 2016, 20 p.

 

Cécile A. HOLDBAN, Poèmes d’après, éd. Arfuyen, 2016, 152 p.

 

Sabine HUYNH, Kvar lo, éd. Aencrages & Co (Baume-les-Dames, Doubs), 2016, 54 p.

 

Jacques IZOARD (1936-2008), Langue de liège aveugle, éd. Atelier de l’agneau (Saint-Quentin-de-Caplong, Gironde), 2016, 62 p.

 

Josyane de JÉSUS-BERGEY, Alipio, éd. Vagamundo (Pont-Aven), 2016, 94 p.

 

Patrick JOQUEL, Twenty two sandwiches and a toast, éd. Donner à voir (Le Mans), 2016, 46 p.

 

Vénus KHOURY-GHATA, Les mots étaient des loups : poèmes choisis, éd. Gallimard, collection Poésie, 2016, 274 p.

 

Paul LABORDE, Olympe, l'ignorée, éd. Cheyne (Le Chambon-sur-Lignon, Haute-Loire), 2016, 54 p.

 

Gilles LADES, Fleurs de la bonne encontre, éd. Tensing (Buc, Yvelines), 2016, 34 p.

 

Werner LAMBERSY, Sommet d’où jeter son pinceau, éd. Le Taillis Pré (Châtelineau, Belgique), 2016, 142 p.

 

Jacques LAURANS, L’image d’un autre monde, éd. Voix d’encre (Montélimar, Drôme), 2016, 64 p.

 

Mélanie LEBLANC, Des falaises, éd. Cheyne (Le Chambon-sur-Lignon, Haute-Loire), 2016, 60 p.

 

Régis LEFORT, Louve, éd. Tarabuste (Saint-Benoît-du-Sault, Indre), 2016, 110 p.

 

Jean-Pierre LEMAIRE, Le pays derrière les larmes : poèmes choisis, éd. Gallimard, collection Poésie, 2016, 382 p.

 

Yvon LE MEN, Les continents sont des radeaux perdus, vol. 1 : Une île en terre, éd. Bruno Doucey, 2016, 104 p.

 

Yvon LE MEN, Tirer la langue, éd. La Passe du vent (Vénissieux, Rhône), 2016, 58 p.

 

Philippe LEUCKX, Les ruelles montent vers la nuit, éd. Henry, (Montreuil-sur-Mer, Pas-de-Calais), 2016, 62 p.

 

Béatrice MARCHAL, Résolution des rêves, éd. L’Herbe qui tremble, 2016, 98 p.

 

Dominique MAURIZI, La lumière imaginée, éd. Faï fioc (Montpellier), 2016, 48 p.

 

Thierry METZ (1956-1997), Entre l’eau et la feuille, éd. J. Brémond (Remoulins-sur-Gardon, Gard), 2016, 62 p.

 

Michel MONNEREAU, Je suis passé parmi vous, éd. La Table ronde, 2016, 132 p.

 

Mariette NAVARRO, Les chemins contraires, éd. Cheyne (Le-Chambon-sur-Lignon, Haute-Loire), 2016, 110 p.

 

Bernard NOËL, Quelques regards : 39 textes pour 39 peintures, éd. La Dragonne (Vandœuvre-lès-Nancy, Meurthe-et-Moselle), 2016, 40 p.

 

Dominique NOGUEZ, Projet d’épitaphe, éd. du Sandre, 2016, 38 p.

 

Lydia PADELLEC, Mélancolie des embruns, éd. Al Manar (Neuilly-sur-Seine), 2016, 50 p.

 

Charles PENNEQUIN, Tennis de table, éd. Plaine page (Barjols, Var), 2016, 98 p.

 

Nicolas PESQUÈS, La face nord de Juliau, éd. Flammarion, 2016, 240 p.

 

Serge PEY, Venger les mots, éd. Bruno Doucey, 2016, 112 p.

 

Isabelle PINÇON, Chambre zérosix, éd. La Rumeur libre (Sainte-Colombe-sur-Gand, Loire), 2016, 66 p.

 

Jean-Claude PIROTTE (1939-2014), Plein emploi, éd. du Castor astral (Bègles, Gironde), 2016, 168 p.

 

Geneviève RAPHANEL, Temps d’ici et de là-bas, éd. Rougerie (Mortemart, Haute-Vienne), 2016, 62 p.

 

Jacques ROUBAUD, Je suis un crabe ponctuel : anthologie personnelle, 1967-2014, éd. Gallimard, collection Poésie, 2016, 182 p.

 

Jacques ROUBAUD, Poétiques, remarques : poésie, mémoire, nombre, temps, rythme, contrainte, forme, etc., éd. du Seuil, 2016, 424 p.

 

James SACRÉ, Figures qui bougent un peu, éd. Gallimard, collection Poésie, 2016, 274 p.

 

James SACRÉ, Affaires d’écriture, vol. 2 : ancrire ce qu’on voit, éd. Tarabuste (Saint-Benoît-du-Sault, Indre), 2016, 230 p.

 

Dominique SAMPIERO, Œuvres poétiques, vol. 1, éd. La Rumeur libre (Sainte-Colombe-sur-Gand, Loire), 2016, 414 p.

 

Éric SAUTOU, Une infinie précaution, éd. Flammarion, 2016, 132 p.

 

François TEYSSANDIER, Équilibre instable de la lumière, éd. du Cygne, 2016, 84 p.

 

Marlène TISSOT, Lame de fond, éd. La Boucherie littéraire (Cadenet, Vaucluse), 2016, 74 p.

 

Pierre WARRANT, Confidences de l’eau, éd. L’Arbre à paroles (Amay, Belgique), 2016, 68 p.

 

Jean-Claude XUEREB, Le jour ni l’heure, éd. Rougerie (Mortemart, Haute-Vienne), 2016, 68 p.

 

 

 

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 (lorsque le lieu de publication n'est pas précisé, il s'agit de Paris)

 
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27/12/2016

Jean-Yves Masson (4)

 

Une offrande (2e version)

(extraits)

 

Le temps n'aime pas les larmes, qui s'apitoie sur tout et rien

pourvu que ce soit de très loin, mais fuit la mort

quand elle s'approche, et dédaigne la compassion

qui tend la main à la misère dans les rues. Mais les larmes

sont le don de la terre au cœur de l'homme, elles montent du fond de la terre

comme la sève, elles sont une eau jaillie du sommeil.

 

(...)

 

Or donc je vous ferai confiance, mots qui me furent

donnés par la voix de ma mère, aux confins du pays des cinq fleuves,

sur une terre où la frontière avait tracé d'invisibles méandres,

dans un jardin peuplé de roses pour l'éveil. Je vous prendrai

comme vous êtes, imparfaits et parfaits à l'avenir, sans plus chercher

à exiger de vous autre chose que d'être corps

mêlés d'âme incertaine, argile humide de la langue, bonheur caché

sous la splendeur de ce manteau de terre que nous nommons

parfois, quand il nous plaît, un paysage. Et j’habiterai ce pays.

 

(...)

 

En toi l'enfant vivait encore, une petite fille

qui voulait un jardin avec une allée où courir,

et tu sortis de la maison, sans plus sentir

le froid vif de l'hiver. Je te vois, il me semble te voir,

qui sans effort rejettes les liens de la chair et délaisses

sans un regret ce simple manteau de la vie, et glorieuse et légère,

qui sors dans le jardin, vers la campagne,

dans la nuit finissante, et touches d'un doigt invisible

tous les rosiers que tu rencontres, ces plantes nues

que tu aimais.

 

(...)

 

Et je veux travailler, ma mère,

oui, travailler à vivre et tâcher au plus dur :

être homme simplement, dans un monde où l'humain

nous reste entièrement à inventer. Car nous avons oublié

ce que savaient les anciens jours, nous nous méfions

de l'humaine nature, avec raison, mais nous ne comprenons plus rien

de ce qu'est l'homme, ni de ce que sont les vivants.

Les vivants sont des âmes. Et parce que nous avons

de toutes les façons renié les fins de l'âme,

pour cela seul, le pire dans les siècles est advenu.

 

(...)

 

Tu m'appris la sagesse et le sommeil,

tu m'appris les signes tracés sur la page, et la musique qui console

et qui transporte, et, comme seul le pourrait un ange, châtie

les ingrats qui maudissent la vie. La musique parfaite qui dit

la mort, et qui n'embellit pas la mort.

Tu m'as donné le monde avec les livres,

et pour toujours cette seule compagne que je nomme

poésie.

 

(...)

 

Car c'est la joie qui nous relie. Et c'est donc

par la joie qu'il faut finir, c'est elle

qui lie, de ses bras d'offrande.

 

 

 Poème publié dans le n° 117 (septembre 2016) de la  revue ARPA (Clermont-Ferrand)

 

(J'ai quelque scrupule à faire lire ce magnifique poème de six pages ainsi mutilé, mais j'espère que ces fragments vous donneront désir d'aller le découvrir)

 

Jean-Yves Masson 

Né en 1962. Recueils : Offrandes (Voix d'encre, 1995) ; Onzains de la nuit et du désir (Cheyne, 1995 et 1999, Prix Roger Kowalski) ; Poèmes du festin céleste (L'Escampette, 2002) ; Neuvains de la sagesse et du sommeil (Cheyne, 2007, Prix Max Jacob, Prix François Coppée, Prix de la Fondation Rainer Maria Rilke).

Également romancier, nouvelliste, essayiste, traducteur (Hofmannsthal, Rilke, Yeats, Mario Luzi, ...), directeur de collection, fondateur des éditions de la Coopérative, coéditeur de l'Histoire des traductions en langue française en quatre volumes (Verdier), professeur de littérature comparée à l'université de Paris IV Sorbonne.


Déjà invité dans Poésiemaintenant, les 30 avril 2006, 21 octobre 2008 et 6 octobre 2012.

 

 

 

 
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