23/11/2007
Michel Cosem
Pour écrire ma mémoire qui se brise
quels oiseaux faut-il que j'appelle
il y en a qui flambent dans les branches
il y en a qui s'endorment dans l'encre de la nuit
et ceux qui font le silence du lac
et ceux qui se prennent pour des becs de pierre.
Pour écrire ma main qui applaudit
je dis le sombre soleil prisonnier des murs
la roue qui traverse la fourrure de l'été
la fougère devenue par hasard alcool rouge
et encore le pollen d'une inconnue.
Pour écrire le visage de la jeune fille
j'ai des chevaux bruns qui traversent la plage
une fumée de bois pour la métamorphose
et l'acide matière des trèfles sombres.
Ma main secrète se repose
et laisse à l'eau sa liberté
la mémoire revient comme un fil qui traîne dans le jardin
un cheveu de sa robe une libellule de sa fête
et d'autres pailles inséparables.
In : La lumière et l'exil : anthologie des poètes du Sud,
de 1914 à nos jours / Tristan Cabral.
- Le Temps parallèle, 1985. - 637 p.
Michel Cosem
Le centième poète de Poesiemaintenant est né en 1939.
Parmi ses autres recueils : Le givre et la raison (Encres vives, 1969) ; Aile la messagère (Encres vives, 1970) ; Ifs et cris en un seul mot (Encres vives, 1980) ; Sierra mauve le matin (Cadratins, 1996) ; Images au coeur roux (L'Amourier, 1998) ; Rochers et buissons aux lèvres sauvages (Encres vives, 2001) ; Soleil aztèque (De Surtis, 2002) ; L'ombre de l'oiseau de proie (L'Amourier, 2005) ; Gorgées de braises (Sac à mots, 2006).
Ainsi que de très nombreux romans, livres pour la jeunesse, anthologies, ... aux éditions Seghers et Robert Laffont.
09:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : poème, poèmes, poésie, poésies
Commentaires
C'est un bonheur de laisser couler ces vers, d'en reprendre le fil, remonter le courant...
Écrit par : juliette b | 29/11/2007
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