19/08/2008
Jacqueline Persini-Panorias
Ma voix
C'est la voix qui n'a ni mousse ni front
Elle écoute à l'ombre d'une feuille les justes lueurs
A la peau et aux os elle parle
Rien que pour vivre elle parle
Chaque jour prend en chasse
Les rumeurs nauséabondes
Dans n'importe quel pré
Au milieu des paquets
De fumiers échevelés
Se métamorphosent
Les lettres
De la peur
Les corbeaux ne dévorent plus qu'à moitié et les mouches se taisent
Mal fagotée encore
Elle s'avance
Car elle aide
Les pieds
Courbe
Les rochers
Piaffe vers
Les nuages
N'effondre que
Cloisons de papier
Pèle
Petit crachin
De voyelles
Même si ma clé a perdu les secrets des rivières
Ma voix suit les courbures de la terre
Résiste à la fleur géante et signe avec le papillon
publié dans le n° 94 (juin 2008)
de la revue ARPA (Clermont-Ferrand)
http://www.arpa-poesie.fr/
(lien ci-contre, colonne de gauche)
Jacqueline Persini-Panorias
Née en 1944. Parmi ses autres recueils : Histoire de ma maison ou Naître (L'Harmattan, 1994) ; Si petits les oiseaux (Le Dé Bleu, 2003) ; Maisons à dormir debout (Soc et Foc, 2005) ; Au devant d'elle : tout un voyage (Encres vives, 2006).
Ainsi qu'un essai : Herbes vivantes : espace analytique et poésie (L'Harmattan, 1996).
Publications en revues, parmi lesquelles : Pratique des mots, Che Vuoi, La faute à Rousseau. Anime des ateliers d'écriture.
14:30 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poèmes, poésie, poésies
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