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13/09/2010

Lettre ouverte aux poètes

Poétesses, Poètes,


J’en ai assez.
Vous me fatiguez.

J’en ai assez de recevoir des messages d’insulte parce que je n’ai pas reproduit sur Poesiemaintenant les textes que vous m’avez envoyés sans que je vous les aie demandés.

J’en ai assez de vos caprices de divas, de vos petits cris de bêtes blessées, de vos gémissements de princesses au petit pois, de vos éructations lorsque votre dernier chef d’œuvre n’a pas encore fait l’objet d’une note de lecture détaillée dans la revue à laquelle vous aviez fait l’honneur d’un service de presse mielleusement dédicacé. J'en ai assez de vos hurlements de rage lorsque vous vous apercevez que vous ne figurez pas dans telle ou telle anthologie (car bien sûr, votre premier réflexe a été de vous précipiter sur le sommaire pour y chercher votre nom).

Depuis trente ans que je vous fréquente, j’en ai assez, oui, j’en ai assez de vous. Je n’aurais jamais cru cela possible, lorsque, à 20 ans, je dévorais vos recueils, lorsque, enthousiaste mais désargenté, je m’endettais à m’abonner à toutes les revues qui me tombaient entre les mains, lorsque je relisais vos poèmes à m’en faire sauter les yeux, lorsque je les récitais à enrouer ma voix parmi mes très patients amis. Je ne savais pas, alors, qu’une formation en psychiatrie m’aurait été bien plus utile pour fréquenter certain(e)s d’entre vous.

J’en ai assez de vos sautes d’humeur, de votre flagornerie envers quiconque possède une once de pouvoir, de vos finasseries à la petite semaine, de votre misérable géopolitique, de vos picrocholins conflits.

J’en ai assez de ces Foires aux Vanités que sont devenus les mille et un « Marchés de la Poésie » de France et de Navarre, de Belgique wallonne et de Suisse romande, où l’on vous retrouve régulièrement, errant de stand en stand vos manuscrits à la main, ignorant superbement les recueils et revues étalés devant vous, sur ces tables que les éditeurs et revuistes ont mis tant de temps à installer.

J’en assez de vos querelles infinies au sujet d’une note de trois lignes à la 49ème page d’une revue publiée il y a six mois à 175 exemplaires.

Et, oui, j’en ai assez des sautes d’humeur de x, y, z …, de leurs compliments dithyrambiques suivis bien vite de récriminations et trop souvent de harcèlement.

Reste, heureusement, l’essentiel - l'essentielle : la poésie. « Cette émotion appelée poésie » disait (dit toujours) Reverdy. On la rencontre, quelquefois, au détour d’un poème, et peu importe alors qui a écrit ce poème. Elle m’a longtemps permis de vous supporter.
Plus maintenant.


Alors, maintenant, je ne veux plus connaître qu’elle.

Lire deux vers et laisser en soi résonner, longtemps, leur musique et leur mystère. Ne surtout pas chercher à rencontrer celui ou celle qui les a écrits. « Vouloir rencontrer un auteur dont on admire l’œuvre », murmurait Somerset Maugham, « c’est un peu comme, pour un amateur de foie gras, vouloir rencontrer l’oie. »

Poètes invivables, poètes indispensables. Vous êtes le sel de la Terre, vous êtes le chiendent du quotidien. Il faut vous fuir. Il faut vous lire.




Fidèlement,



malgré tout,

 

non à vous
mais à cette part d’essentiel que vous portez en vous,
et dont bien trop souvent vous n’êtes pas dignes,

Pierre Maubé.

Lundi 13 septembre 2010.








Commentaires

Comment dire... Les cercles artistiques n'échappent pas à la petitesse. Personne n'échappe à l'infiniment petit. Vouloir connaître les auteurs, oui, c'est un risque : être toujours déçu. Personnellement, je trouve ça plutôt amusant. Mais je suis un cynique. Peut-être ne l'êtes-vous pas assez. Je salue toutefois l'honnêteté de ce billet. La sincérité, aussi. Arrêter de vouloir faire des rencontres, c'est une bonne résolution. C'est courageux. On ne peut pas lutter contre le minuscule, contre ces particules élémentaires. On peut à la limite l'ignorer. C'est votre posture. Ou s'en inspirer. C'est la mienne. Alors, les petitesses, on ne s'en passe plus.

Écrit par : Jean-Michel | 19/09/2010

Bonjour, je vous invite à venir découvrir mon blog qui vous parlera certainement
une main amie
Pierre Clavilier

Écrit par : Pierre Clavilier | 21/09/2010

Je trouve ce billet courageux et sincère.
Bravo!

Écrit par : Viviane | 22/09/2010

PLASMA STEALTH

La mer corrode avec ardeur
Le piédestal des statues
Qui s'écroulent un jour
Dans le regard du sculpteur

Sur le chemin vers Ithaque
Il ne reste qu'un masque
Que la solitude attendrie
Finit par écorcher

Plus de visage
A peine un langage
Dans une flaque un murmure
Un point ardent de non-retour

Écrit par : gmc | 23/09/2010

Ah, le retour de GMC ! Il y avait longtemps...

Écrit par : Iskander | 23/09/2010

Bonjour, je vous écris en voisin. Sur l'arbre des blogs Hautetfort, je suis sur la branche Vox Poetik où je donne la parole à quelques poètes, lus et relus, morts le plus souvent. Lorsque les récriminations des poètes vous gâchent jusqu'au goût même du poème, venez vous aérer chez moi !
Bien à vous.

Écrit par : Peylet | 26/09/2010

ah, moi je vous écris pour rien, juste que la citation de Maugham est franchement excellente

Écrit par : cjeanney | 04/10/2010

je partage votre sentiment, la poésie que l'on lit le plus souvent n'a de poésie que le nom , alors pourquoi en écrire ? po r que le miracle se poursuive ?
vous me voyez étonné de certains noms que vous avez en lien , mais ...

Écrit par : lam | 04/10/2010

Quand je pense que je vous ai toujours soigneusement évité, me faisant si petit en allant jusqu'à ne découvrir votre blog qu'aujourd'hui, sans jamais vous connaître ni même tracer l'ébauche d'un désir inconscient de savoir que peut-être vous existiez, et après ces années d'évitement et d'ignorance, comment ai-je été remercié ? Par un silence permanent et très, mais très, distant.
Ah non mais vraiment des fois.

Écrit par : JS | 13/10/2010

Euh... à bientôt tout de même sur le "chemin des poètes".

Écrit par : Morgan Riet | 13/10/2010

Je me lève.
J'applaudis.
Je respecte.
J'aime.

Écrit par : Nina Padilha | 14/10/2010

en son temps dans la revue casse, je tenais une chronique où j'égratignais gentiment les poètes, la poésie, les revues, ce qui m'a valu des lettres d'insultes, même une menace physique.
ça n'a pas beaucoup changé.
cordialement
JL Massot

Écrit par : jean-louis | 14/10/2010

Excellent coup de gueule, assaisonné de la pertinente citation d'un amateur de foie gras (sans doute).

PS : ceci dit, j'aime bien rencontrer les poètes, quand ils sont sympas... au Dessert de Lune, ils le sont tous :-)

Écrit par : Pascal Blondiau | 14/10/2010

Tellement vrai... que les mots me manquent... Inutiles, d'ailleurs, mes mots, puisque les vôtres disent tout... Alors je me tais, n'en pense pas moins, et continue de vivre avec ardeur, parfois poétiquement...
Cordialement : Yves Gerbal

Écrit par : Yves Gerbal | 14/10/2010

Et bien moi je dis "bravo" et naturellement je continuerai à prendre un verre de powésie chaque jour.

Écrit par : Laurence | 15/10/2010

Et pan sur l'ego!
Merci Pierre pour cette pendule à l'heure poétique et pour tout ce que vous faites en générale pour la poésie.

Écrit par : denis | 15/10/2010

Morte de rire!
Une amie me traîne ici de bon matin... (j'avais terminé ma nuit sur un mauvais rêve).... Ouf! : un éclat de rire! De ce bon rire, énorme rire originel qui soigne de tout!... même de la petitesse humaine! :)
Belle journée......

Écrit par : Ut | 18/10/2010

et je m'interroge encore : mais qu'est ce qu'un POETE ? l'impression que c'est comme l'HISTOIRE ... / qu' ils sont reconnus BIEN APRES / eux, sans doute // et par les autres.

Écrit par : LR | 24/10/2010

Bravo Pierre, bond@z!*##!.. que ça fait du bien !

Écrit par : Frédéric | 27/10/2010

Ce que tu découvres, cher Pierre, et dont tu t’indignes dans ce billet d’humeur, ne me semble pas spécifique aux poètes, donc à nous-mêmes qui sommes tous deux poètes, mais à la nature humaine (les poètes en représentent un très faible pourcentage…) et en particulier aux individus dont l’activité s’adresse au public !
Toi qui as l’habitude de pratiquer un humour que j’apprécie beaucoup, il est dommage que, sous le coup de la colère, tu aies oublié ici l’autodérision.
De plus, je suis sidérée que, sur ton blog, une seule voix se soit élevée jusqu’ici, très discrètement, pour défendre quelques poètes, car ton billet, hélas, « tire sur une ambulance »…
Nous écrivons, tu le sais bien, au prix d’un réel travail, en nous engageant pour la poésie, des textes dont il est un euphémisme de dire qu’ils sont peu médiatisés, qui sont peut-être lus par 500 personnes. Notre milieu est un microcosme. Beaucoup de poètes cherchent, ce qui me semble normal, un éditeur. Il en existe, heureusement, de fort courageux, mais qui ne peuvent publier plus de 8 à 10 ouvrages par an. Cela entraîne nécessairement une compétition entre les postulants. Mais je ne crois pas que nous soyons tous les affreux courtisans que tu décris. Personnellement, j’ai de vrai(e) ami(e)s poètes et je serai heureuse que tu me comptes encore parmi les tiens si tu ne décides pas de te retirer en anachorète loin des sympathiques lieux où il est donné aux poètes, revuistes, éditeurs, comédiens, lecteurs de se retrouver, comme le Marché de la Poésie, que j’attends chaque année avec impatience.
Un de mes amis (poète, excuse-moi du peu !) qui a publié chez deux importants éditeurs, tente actuellement de promouvoir le concept de livres anonymes, sans nom d’auteur, le texte pour le texte. Il rencontre peu d’adeptes ! Mais si certains sont intéressés, je peux les mettre en relation.
Et puis n’oublions pas que, d’ici 400 à 600 ans, notre langue aura tellement changé que seuls quelques universitaires pourront encore comprendre nos écrits (on a dû traduire Villon et Montaigne… Et comme nous ne sommes ni Villon ni Montaigne, il n’est pas certain que nos recueils soient toujours présents à cette époque !) N’oublions pas non plus que notre civilisation subira un jour le sort de celles qui l’ont précédée…
En attendant, vive la poésie et vive les poètes !
Chantal Dupuy-Dunier

Écrit par : Chantal Dupuy-Dunier | 30/10/2010

Bonjour Chantal,

Des livres anonymes ? Dites-m'en plus !
nexuriant@gmal.com

Écrit par : Pascal Blondiau | 02/11/2010

Trop fébrile, moi :-)

mon e-mail correct est celui-ci : nexuriant@gmail.com

gmail et pas "j'ai mal" ;-)

Écrit par : Pascal Blondiau | 02/11/2010

C'est on ne peut plus franc, direct (presque au foie), vrai mais tout autant excessif sans doute. Je suis un poète qui en lis d'autres, qui en écarte aussi.
Tout autant excessif serait mon propos si je disais que revuistes et éditeurs sont dans le copinage absolu, usent et abusent des pouvoirs de critique et de publication, s'entre-décorent, se coéditent et se congratulent en communion.
Il y a une part de vérité dans les deux cas, mais ce n'est pas l'essentiel ; l'essentiel est l'amour du poème, avec les règles du jeu, de l'écriture, de la lecture... Poètes, revuistes et éditeurs (parfois les mêmes), à vos papiers !

Écrit par : Bastide | 03/11/2010

Sous des ciels d’étain
Une pluie désespère d’absurdes maisons borgnes aux charpentes brûlées.

Dans ces chemins de guerre sarclés d’heures immobiles, espoirs enlisés
Elle transperce les flaques emplissant les ornières, tracées par les chenilles sur des arpents de boue.


Ils nous ont parqués là, fatales certitudes


Et pourtant nous rêvions de conquêtes faciles
Aux poussières de l’été que levaient nos convois
Nous étions jeunes alors et naïfs à la fois
Immortels et narquois en uniformes neufs.

Et s’éteignent maintenant, infertiles croyances
Où meurent des inconnus frappés de nos malchances
Les enfants de leurs femmes s’amusaient tout là bas
Aux soleils flambants sous des cieux d’insouciances

Voici que maintenant nous nous tordons les mains
C’est ici le cimetière de nos pauvres destins.

Écrit par : loic | 08/11/2010

Comment on les appelle ces petits poissons qui se nourrissent de la peau de la baleine :-) et oui ils sont nombreux ces petits poissons, le cérébral plus gros que le coeur. Bravo pour le coup de gueule.

Écrit par : lutin | 09/11/2010

je ne pense pas être enfermé dans cette fourrière à cabotins, je ne cherche pas à être publié, passer des heures dans l'entrée d'une librairie grande surface, assis seul à une table quémandant un regard... je comprend mal qu'on puisse avoir envie de ça.

si j'écris c'est d'abord pour moi, ce que chaque poète devrait faire sans doute...

un poète qui à du talent ne doit pas se considérer comme un artiste, c'est au lecteur de venir à lui s'il en à envie...

Écrit par : loic | 12/11/2010

Une lettre ouverte aux poètes, lettre dans laquelle chaque mot claque et devient une gifle sur la joue de nos plumes, pour écrire plus vrai, pour aller encore plus loin que le verbe oser, pour s'oublier davantage en écrivant ...
Merci à celui qui a osé cette lettre qui me parle beaucoup.

J'aime cette lettre, elle traduit tout le désenchantement causé par la vanité, l'orgueil, par tout ce qui fait oublier l'essentiel car l'important n'est -il pas d'écrire ? d'écrire en restant profondément soi-même, si l'on a envie de s'aventurer sur le chemin de la poésie, c'est elle qui nous guide et non pas le contraire ...

Il m'est arrivé de croiser quelques poètes armés de leurs paroles, qui arboraient leurs mots et leurs diplômes, se prenant au jeu de l'illusion, celle de la gloire ... Je n'arrivais pas à déceler chez eux l'infime parcelle de leur âme ... Je m'ennuyais ...

Mais j'ai aussi croisé de vrais poètes de l'émotion, ceux qui ont dans les yeux la petite étincelle qui dit tout, et dont les mots m'ont tendrement bercée à chaque fois, parce que leurs paroles ont su faire naître des échanges profonds, à jamais gravés dans le coeur de ma mémoire. Il y avait en eux cette poésie à jamais vivante, creusée dans les mouvements des joies et des blessures de l'être ...

La poésie n'a besoin d'aucun artifice pour vivre, elle se moque bien des paillettes du succès, des marchés et des foires, elle est au creux de nos âmes profondes et au coeur de la vie. Elle nous apporte tant si nous savons la rendre presque sacrée !

Merci à vous, par cette lettre, d'avoir remis la vraie poésie à sa juste place, merci encore !

Écrit par : Dan | 04/12/2010

la poésie est une amie pas une marchandise On la cherche , l'aime , et parfois elle vient vers vous en retour
l'amitié ne ressemble ni à l'orgueil ni à la prétention. vous avez raison Pierre on ne la force pas

Écrit par : adeline | 15/12/2010

Excellent Texte !

On pourrait le décliner sur les auteurs de littérature de fiction, les universitaires, les éditeurs... si l'on ne craignait pas de tomber dans les pièges ô combien nombreux de la série !
merci à l'émission de France Culture "Ça rime à quoi ?" pour la découverte de votre blog.

Écrit par : Indochinoise | 08/01/2011

Cette lettre ouverte entendue à la radio puis lue sur votre blog exprime tant de ressenti partagé qu'on aurait aimé l'avoir écrite. J'inscris votre blog dans mes favoris et chaque jour je viendrai y picorer... peut-être un jour vous enverrais-je quelques bribes... mais toujours je garderai en mémoire votre agacement pour tous les poètes insupportables. Merci d'avoir écrit cette lettre... nous en avons tous besoin.
Cordialement
A.Q.

Ce commentaire était pour la lettre ouverte... il y a eu erreur de manipulation.

Écrit par : QUILLON Annie | 08/01/2011

Je n'écris pas ; mais je lis la poésie d'aujourd'hui. Un peu, beaucoup. Je partage assez votre agacement, mais peut-il en être autrement ? Toutes ces femmes, tous ces hommes qui tentent de dire l'indicible sont blessés. C'est pour cela qu'ils écrivent : ils rêvent d'être entendus, reconnus, aimés. Ils sont nombreux, les places sont rares. Ils deviennent ce qui les fait souffrir : des bourreaux. Ils manquent
1/ souvent de lucidité sur la réalité sociologique de la course à l'échalote : beaucoup de coureurs et peu de courus car combien lisent leurs semblables ?
2/ la bonté pour ceux qui les blessent,
3/ la modestie sur ce qu'ils font,
4/ la générosité envers l'Autre
..... et pour lier tout cela l'humour.
Je me souviens d'avoir un jour posé la question à ***, auteur que vous connaissez semble-t-il bien, et venu lire dans ma bonne ville de province :
"Et l'humour ? où est-il chez les poètes (et non dans les poèmes) d'aujourd'hui ?"
Il est resté aphone embourbé dans une poix assez molle...
Mais revenons à nos éternels meurtris :
Que leur reste-t-il pour exister ?
Votre délicieux agacement ; mais ils ne le savent pas ...
Continuez à vous irriter et à aimer ceux qui vous irritent.
Je vous suis...
A plus ....

Écrit par : ZYTHUMZ | 08/01/2011

Bonjour,

Je n'écris pas de poésie, je me contente d'en lire et d'en entendre, aussi qu'il me soit permis de rectifier la petite erreur qui consiste à créditer la défunte émission d'André Velter "Poésie sur Parole" à France-Inter
C'est bien à France-Culture (comme l'indique d'ailleurs le lien) qu'il fallait attribuer cette émission.

PS: Nombre de "poètes" seraient inspirés, s'ils aiment vraiment la poésie, d'éviter à tout prix de venir saccager le jardin de la beauté comme certain Prince autrefois.
Nous leur serions -pauvres lecteurs- infiniment reconnaissants.

Amicalement

Jacques Depierreux
non-poète et lecteur

Écrit par : Jacques Depierreux | 08/01/2011

Les poètes sont désagréables , certains certes, mais aussi certains éditeurs qui ne sont pas toujours clairvoyants comme d'ailleurs certains journalistes et certains critiques. C'est comme ça !
Pour ma part, je mets en ligne des auteurs sur mon blog Le capital des mots en essayant de faire la part des choses et en restant courtois ...

Écrit par : eric dubois | 09/01/2011

Vous avez certainement raison mais les poètes sont des êtres humains avec des qualités et des défauts et c'est pour ça qu'il faut les aimer !

Écrit par : eric dubois | 09/01/2011

La distance (pour ne pas dire la coupure) entre l'être et son expression, son actualisation, dans la rencontre... Ce que votre mot m'évoque.

A toucher les aires de poésie, comment ne pas être rappelé aux essences de notre humanité? Humilité, vulnérabilité, vanités de l'orgueil et de l'ego... Comment oublier là où, précisément, quelque chose rappelle, interpelle ? Comment le lieu de l'immense petitesse peut-il être source des ultimes petitesses ? Suis surpris, je crois, par votre message, votre sentiment de fatigue... Non. Point par votre sentiment, mais par le possible de son émergence, dans un tel contexte. Aucun contexte (je crois) n'instaure plus en moi un rapport à la vie et aux autres qui me semble être le plus épuré des fatuités mondaines que celui d'état de poésie... et pourtant, vous qui êtes confronté à un rapport direct aux "poètes", parlez d'une fatigue... Serait-ce en résonance avec leurs propres fatigues de ne pas se sentir reçus là où ils se sentent exister ? Comment comprendre ces maladresses autrement que comme des blessures ?

Je me demande. Sincèrement. Comment se peut-il que coexistent l'authentique poésie et son contraire en la même personne... En réalité, en l'écrivant, je crois que je peux comprendre. Je peux imaginer toucher du doigt au sacré et cependant être incapable d'habiter le lieu qu'il interpelle en moi. Ce sont deux affaires distinctes, sans doute... Et ce, d'autant plus quand il s'agit de les mettre en œuvre dans la réalité du rapport à autrui...

Mais ne serait-ce ce pas le principe-même du sentiment poétique que de nous faire tendre vers ce lieu de compréhension? D'humanité ?

Comment pouvons-nous entrer en poésie avec ce qui nous semble dépourvu de son essence? C'est, me semble-t-il, une question fondamentale pour transcender les violences, les inhumanités propres à l'humanité... Autrement dit, j'entends votre fatigue et n'en doute pas un instant, je peux aisément la comprendre en vous lisant et en me mettant à votre place, il me reste pourtant ce bout d'interrogation quant aux motifs qui la suscitent, ce bout de compréhension empathique qui nous permet de ne pas réagir et, potentiellement, d'accueillir le moins recevable de "l'autre", afin qu'il puisse lui-même s'y recevoir et s'y transcender... pour que la poésie l'emporte finalement!

En espérant que ces échos que je sens maladroitement exprimés (d'une fatigue très prosaïque!) fassent cependant sens à votre sensibilité... bonnes salutations

Boris

Écrit par : boris | 09/01/2011

, de la hauteur vers le bas (parodie) perché dans les limbes d'un pouvoir littéraire ,
de noir bec vous vous adossé à des poètes disparus, sans novation aucune, la taupe est bien votre animal totem, hélas vous ne la méritez pas! bref, vous êtes d'un pitoyable prétentieux.
( tristesse, car vôtre site est levain, )
Écrit par : guy.beauvais | 11.01.2011

Écrit par : guy.beauvais | 11/01/2011

J'ai écouté votre émission sur France Culture (émission à laquelle j'ai participé l'année dernière), votre lettre ouverte me rappelle tellement de souvenirs ! Si vous étiez à Toulouse dans les années 80, le fan de revues que vous êtes n'a pu passer à côté de Noir & Blanc. Je fais partie de l'équipe de départ et la principale leçon de cette aventure est certainement l'ingratitude, le défaut d'implication, la paranoïa, la puérilité... etc... des auteurs.
Je suis heureux de voir que votre ressentiment ne va pas jusqu'à vous détourner de la poésie. Philippe Dours, qui tenait le gouvernail de cette nef démesurée qu'était N&B, lui, a passé le cap. Non seulement, il sort son fusil quand on lui parle des auteurs mais il n'a plus touché un livre de poésie pendant des années. Je ne suis pas sûr qu'il soit encore guéri.
Courage, donc. Vive la poésie. Vive la poésie dite.

Écrit par : daniel FRAYSSINET | 11/01/2011

Merci, Daniel Frayssinet. Effectivement, nous nous sommes croisés, non loin de feu Patrice Thierry et de son Éther vague, de Serge Pey et de Tribu, d'Henri Heurtebise et de Multiples... Vos remarques sont les bienvenues, elles sont le contrepoint du "commentaire" précédent (fautes d'orthographe comprises), qu'elles confirment.
Adessias,
PM.

Écrit par : Pierre Maubé | 11/01/2011

, fôtes.
Votre langue en serait plus goutteuse , velue de bogue , brut de sourdre, Pollen.

à ces chèvres-mots, beeh beeh beh , le procès est dit , ça sent la gabelle mondaine,
son glissement sémantique dérisoire,
le meurtre est sans Corps apparent , le lieu dit " non-nommé ", à vôtre seule
bon vouloir !
il y a temps de Tant sous la pierre-réalité( e !!!! ) que je fôta ,
dans un poète à reverdir , dans un poète sans papier, et par ce mâle-dit : ver creusant la rime de l'oeil blanchi,
, dans la semence des rature (ajoutez le s, merci!!!! )le mouvement
est rabot , il ne sème pas sans bois , ni boire d'ailleurs!
vous avez revêtu l'armure blanche de la poétique littéraire, vous méprisez le petit porteur de mot, foin de dévot il croit en ce vous couronné , hélas, et pour preuve !
à ce Seuil ,au-dessus
si je pouvais dissoudre son attente,
fondre l'un et l'autre , en une absence habitée
sans corps que l'hors Dans "le semeur d'yeux "

dont nous rêvons "d'être" , un pas dans le pas
traversant à gué les chairs de la différence ,
dressant des barricades de plumes
à l'épreuve des oiseaux ,

fôte que j'aime ton parfum !
( fautes d'orthographeS comprise)
certes elles ne riment pas avec la corde lisse !

je m'effraye pas d'un bonsoir .
HL

Écrit par : guy.beauvais | 11/01/2011

Théorème :

Un bon poème pondu par un humain insupportable, vaux toujours mieux qu’un poème insupportable pondu par un humain sauvage.

Démonstration :

je suis une oie
un chiendent
une diva
une bête blessée
une princesse au petit pois gémissante
je suis x, y, z… (impossible à repérer cependant)
ni poète ni poétesse
je suis multiple
je suis le poivre et sel de la Terre

je suis une oie indigne de foi
je ne suis pas digne de mon foie
et par malheur j’ai le foie maigre

à la place des plumes
il me pousse des claviers au bout des ailes

loin du marché au gras
sous le soleil du Capitole
je suis une oie
sauvage

Écrit par : Sylvie | 11/01/2011

Bonjour, je viens d'écouter le podcast de "ça rime à quoi" et m'a fait tant plaisir d'entendre la place que vous faites aux femmes et votre hommage au travail de Florence Trocmé que juste envie de vous le dire, et de suite ! Merci

Écrit par : cjeanney | 14/01/2011

Je reviens (parce que j'y repense) vous avez bien de la chance de pouvoir conserver intact le plaisir/la puissance des mots de poètes "désobligeants". Je pense que je n'y arriverai pas, une fois que je sais l'auteur désagréable, les mots n'ont plus le même goût. Je me souviens de phrases si précieuses de Céline (toujours cet exemple, pris dans un sens ou un autre) que j'avais notées partout à l'adolescence, sur mes classeurs et même sur mes chaussures (une sur la guerre), et une fois que j'ai su/connu la suite, le reste, elles sont devenues toutes flétries.

Écrit par : cjeanney | 14/01/2011

Elle est parfaite la citation de Somerset Maugham - qui ne faisait donc pas que des nouvelles pour dames...
Je vous promets ne jamais vous envoyer de poèmes ! :)
Mais je me suis régalé à cette lecture, comme avec du foie gras.

Écrit par : Micha | 15/01/2011

,....................................................................... rien est ....................
gras................................................................................................... ,

Écrit par : guy.beauvais | 15/01/2011

Fourrière à cabotins



J'travaille à la fourrière
J'capture les cabotins
J'les présente à la foire
Dans une cage en buvard

J’les trouve en épithète
Aux portes des libraires
Rassis à une table
Paraphant leur ouvrage

C’est qu’il faut s’en méfier
De ces petits gaziers
Leur gueule si petite
Est capable de mordre

Ils ont note sensible
Pour peu qu’on les houspille
En regrettant déjà
Les caresses indues

J’les appâte en salons
En dégoisant des Ô
Avec mon épuisette
J’attends qu’ils soient pompettes


Comme les nombre aux chiffres
Ils confondent souvent
Les lettres et les mots
Les êtres et les maux

Écrit par : loic | 16/01/2011

La Truffe

Donc, nous voilà partis tous les deux vers les truffières
L’homme porte un bissac et un bâton ferré
Le cochon moins heureux porte une muselière
Il ne pourra croquer ce qu’il aura flairé

Tout à coup, en fouillant la terre nourricière
Le cochon met à jour les trésors espérés
Et l’homme, froidement, cache en sa gibecière
Le cryptogramme exquis que l’autre a déterré

Ah ! Pense l’animal, drôle de récompense !
Il m’invite au bouquet, me met le bouchon
Le plus cochon des deux n’est pas celui que l’on pense

Mais l’homme qui passé d’une âme de Tartuffe
Quand vient Noël, il truffe le cochon
Et le caresse en disant : tu l’auras ta truffe

Marie-Lise Ehret
08 décembre 2010

Écrit par : marie-lise Ehret | 03/02/2011

Tire-laine !

L’enfant a une clef,
Même esseulé, la joie,
L’imaginaire y croît,
Dans les fruits du verger,
Ou à l’entour des bois,
Pour lui tout est beauté,
En son silence étrange ;
L’accompagne, solitaire,
L’écho d’une profonde unité ;
L’ombre des arbres mouvante,
Lueur et brume, oblitérantes,
Du temps, sa toute-puissance,
De sa présence indéchiffrée,
De cercles qui se ressemblent,
De feuilles toutes différentes,
De gemmes striées surprenantes,
Tire-laine, recueillis avec prudence,
Sans blesser sa précieuse innocence
Immense, ténébreuse et profonde.
Tire-laine maraudant les champs,

Tire-laine maraudant le temps.
Immense, ténébreux et profond





voilà bien cordialement à tous

Écrit par : marie-lise Ehret | 03/02/2011

la liberté d'un poète est de dire
Tu es toi, tu te confie à l'air

Qu'importe le lointain,
Qu'importe le levain

Il ne sied de penser aux autres
La moitié vous aime point l'autre

Quand je me fais coquette
Il faudrait être très sage

Et pour passer le temps
Avoir l'instinct charitable

Non, point d'attrait fangeux
Dans la lueur de mes yeux

Je veux d'un coup d'aile
Comme cette l'hirondelle

Regardez, regardez si frêle
Magestueuse et si belle

Hors des regards savants
Qui parfois sont blessant


marie-Lise ehret

Écrit par : marie-lise Ehret | 03/02/2011

...les regards savants risquent effectivement d'être blessants si les poètes autoproclamés continuent à poster leurs fautes d'orthographe et leurs incohérences syntaxiques sous cette déclaration d'amour... :-)

Écrit par : Pascal Blondiau | 04/02/2011

Le phare

J’ai perdu ma vigueur et ma vie,
Mes amis et l’esprit de ma gaité
J'ai perdu bonté jusqu'à ma fierté
Qui faisait croire sereine à la vie

Quand s’envole et luit la Vérité,
Je crus alors que c'était une amie
Puis, quand je l'ai admise et sentie,
Je suis restée pauvre et délaissée.

Et pourtant, elle est si coutumière,
La chanson de louanges tenaillées,
Et tous ceux qui se sont passés d'elle,
Ici la lune glisse et ont tout ignoré.

L’éveil, il faudrait qu'on lui réponde.
La paix au cœur pouvoir la retrouver
Le seul bien qui me reste au monde
Est d'avoir quelquefois aussi pleuré.

Et je sens fluer à moi le firmament,
À la pensée de ne pouvoir me lever
Mon cœur creuse son envelissement
Le phare dit, vous n’êtes pas mal armée.

Marie-Lise Ehret
14 aout 2010


qu'est-ce qu'un poète
un homme ou une femme simplement un peu plus sensible peut-être.....il ne crée pas dans un but de plaire
il est triste il le dit, il est gai aussi, je ne vois pas le problème
(sauf la récupération qui se fait autour de certain si on y prend garde)

amitiés à tous

Écrit par : marie-lise Ehret | 15/02/2011

la clé

il n'y a rien de plus beau qu'un clé tant qu'on ne sait pas e qu'elle ouvre....

un tableau peu toucher quelqu'un un poème aussi, ou le laisser indifférent, ou provoquer sa colère.

qu'importe

Écrit par : marie-lise Ehret | 15/02/2011

, au pays d'autre jour
le vent sera votre demeure
la clé est l'eau qui meurt

les mots mendient la surface
avant que limon bafoué celle-ci en fut la veuve

la transparence se construit d'épines
la voûte en épouse les larmes,
le ciel ses épaules de pailles ,
les yeux effrayés

qu'une virgule s'affaisse
et le ruisseau en est jambe de bois ,
et la fôte sautille,

moineau, pupille de soie tendue d'averse,
les pas savent risquer le pas de travers,
la fôte d'orthographe , le silex dans le moignon
de craie ,
nous irons d'ailes nicher dans vos grammaires aseptiques,

amitiés

Écrit par : GB | 16/02/2011

et comme disait le poète "pas plus aveugle que celui qui ne veut pas lire". (ah, non, c'était pas le poète qui disait ça ? :-))

Écrit par : cjeanney | 16/02/2011

, alphabet aveugle dites-vous, de l'oeil sourd et de l'oreille jeanneysante , une combustion de miroir aux fumées vertes, assolement d'encre et .........................
Germinationlente , stigmates d'un "sans poète, " écrire hors du tiroir, des labels , écrire avec le bec et la pétale hors du terroir des convenances , brut , mal équarri,
inachevé, Ne pas lire me semble " révolutionnaire " , le puits d'un proverbe, "
dans la mousse lente , fertile "le sot au fond du seau cherchait la pluie " , tas de mots où l'ortie trouve sa parole ! peaux d'abeille et lettre d'amour, noces de papier,

Amitiés, combustibles
gh

Écrit par : gh | 16/02/2011

Bonjour

Je commence à me demander si votre billet est réllement sincère :
Il y a un mois, le 19 janvier, je vous ai envoyé des textes.
Vous dites que les poètes ne sont pas sympathiques.
Or, vous n'avez même pas accusé réception de l'envoi de poèmes que je vous ai fait (notez bien que je ne demande pas à être publié).
Donc, réfléchissez : est-ce qu'un poète qui a la passion d'animer un webzine et qui n'accuse pas réception dans un délai d'un mois d'un envoi de textes est quelqu'un de sympathique ????????
N'est-il pas exactement du même tonneau que les poètes dont il dit qu'ils ne sont pas sympathiques ?????
Pour attirer la sympathie des poètes, il convient avant tout de l'être soi-même...
Et si vous en avez marre de vous occuper de "La poésie maintenant", ou que vous êtes malade, à ce moment là, publiez un message sur votre blog, avertissez en les auteurs, au risque sinon de semer la confusion dans l'esprit des autres sur votre aptitude à la sympathie...

Bien cordialement

Écrit par : Maltaverne | 18/02/2011

Monsieur,

Je n'ai pas à "accuser réception" de textes que je n'ai jamais demandé à recevoir et encore moins à lire.
Comme vous l'auriez remarqué si vous aviez pris la peine de parcourir Poesiemaintenant, je ne publie quasiment sur ce blog que des poèmes déjà publiés dans des revues, des recueils ou des anthologies.
Je n'y dis nullement de m'envoyer des textes, recevant par ailleurs suffisamment de manuscrits pour les revues auxquelles je collabore.

Alors, je vous suggère quelque chose : vous m'oubliez comme je vous oublie.
D'accord ?

L'antipathique
Pierre Maubé.

Écrit par : Pierre Maubé | 18/02/2011

Votre réponse est un magnifique aveu !!!!!!!!!!

Ben vous voyez : MOI, JE REPONDS TOUJOURS A CEUX QUI M'ENVOIENT DES TEXTES, MÊME SI LEUR ENVOI N'EST PAS BIEN DIRIGE, c'est justement ce que je vous reproche !!!! Mais 30 secondes de temps, ça doit faire certes beaucoup de temps perdu, ... dans votre monde d'en haut, bien clos, ça dot être aussi très démodé !!!!

Le lien de Poésie maintenant était sur mon blog, je l'avais mis parce que j'aime certains des poètes que vous publiez, dommage pour eux, mais là je vais évidemment le virer immédiatement : il y a des chances que je ne sois pas le seul à être obligé de vous oublier !!!!!....

Écrit par : Maltaverne | 19/02/2011

Sourires...
J'adore..
Vrai de vrai, et oui, continuez , j'aime bien les gens qui disent j'en ai assez, vous me fatiguez...

Écrit par : Bardou | 01/03/2011

Poète
que la camisole de force soit ta robe de mariée !
dit quelqu'un de l' Enfer en embrassant la main de la muse

Écrit par : Bénédicte | 08/03/2011

Poète en colère pour d'autres raisons, je comprends les vôtres... pas si éloignées en fait

Écrit par : laura | 07/06/2011

Les déclarations d'amour des vieux couples sont toujours aussi touchantes de douce-aigreur !

Écrit par : vma | 29/06/2011

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