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17/08/2007

Henri Heurtebise

 


La figure la contenance

  

 

Riens au dehors

dans la couleur pourtant

mais pour personne

théâtre pourtant

là dans l'odeur de l'être

 

Nommer

dans les syllabes

par glissement

Nommer

le fugitif

au passage des mots

l'à peine chance

Fondre

les noeuds gordiens

Trouver au temps

sa place

 

Surprendre

dans le désir

la figure

la contenance

les nuances de fondamente

les touchers de femme

portés en soi

 

Que les murs tombent.

 

 

Humaine humain. - Rougerie, 2000. - 54 p.

 

 

Henri Heurtebise 

 

Né en 1936. Parmi ses autres recueils : XXe siècle (P-J. Oswald, 1966) ; Chantecri (G. Chambelland, 1970) ; Bref (Dé bleu, 1973) ; Femmelande (Castor astral, 1974) ; Aires de parleries (Verticales 12, 1980) ; Longages quelques saisons (Tribu, 1982) ; D'automnes (Rougerie, 1990) ; Le chevet (Rougerie, 1993) ; D'imaginie (Rougerie, 1996) ; Filigranes (Encres vives, 2004) ; Chant profond (Rougerie, 2005). Un roman : Monsieur de Non Juan (N & B, 2000).

Fondateur et directeur de l'indispensable revue Multiples, aujourd'hui une des plus anciennes revues françaises de poésie contemporaine. Maître d'oeuvre de deux anthologies de référence : Les poètes du Sud-Ouest (Multiples, 1985) et L'Aquitaine (revue Vagabondages, n° 64, 1986).

A signaler : "Spécial Henri Heurtebise", revue Encres vives, n° 337, août 2006.

 

 

 

05:55 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : poeme, poemes, poesie, poesies

14/08/2007

Nathalie Nabert

 

Paroles,

paroles d'homme arc-bouté

feulant contre le soleil suffisant

promis à la décrue,

 

Qui veut de moi

vendue à la hargne du marteau,

à l'ellipse du temps,

plus seule que la chair hospitalière

et le couteau d'abattage ?

 

Qui veut ma douleur

acheminée dans l'herbe indigente

et ma ferveur insulaire ?

 

Qui veut de moi

plus exténuée que la nuit minérale

qui me convoite ?

 

 

Finitude. - La Barbacane, 1992. - 52 p.

 

 

Nathalie Nabert

 

Née en 1955.  Parmi ses autres recueils : Paroles de vivant (La Barbacane, 1987) ; L'hiver ne sera plus dans mon amour (La Barbacane, 2003). Également des ouvrages d'histoire religieuse ou de méditation mystique, tels que Liturgie intérieure (Genève : Ad Solem, 2004).

 

 

 

 

 

12/08/2007

Pierre Perrin

 

L'âge

 

A la sortie d'un bois perdu, au détour d'un sentier, il arrive qu'on redécouvre, comme au premier jour, la couleur sable et tuile des maisons et, aussitôt, la lumière adoucit la marche. On ne sait ce qu'on doit au friselis de l'herbe rase sous le vent. Des pruniers dans la ceinture des lauriers explosent de feuilles. Le coeur s'emballe à mettre de l'orgue sur la chaîne, chorals et fugue ou passacaille, où l'on guettera la voix humaine et peut-être les trompettes de Salamanque. Le soir peut tourner en cendres, des branches casser sous une bourrasque inattendue, la vie infuse une sorte de mélancolie fertile. On vieillit, la belle affaire ! L'accord grandit à ce qui se dérobe. La mémoire a perdu sa bogue et roule un présent presque perpétuel, au point que la fin, le jour venu, effraiera moins qu'une ancêtre démaquillée.

 

La vie crépusculaire. - Cheyne, 1996. - 119 p.

(Prix Kowalski 1996 de la ville de Lyon).

 

 

Pierre Perrin


Né en 1950. Parmi ses autres recueils : Le temps, c'est aujourd'hui (Saint-Germain-des-Prés, 1974) ; Manque à vivre (Possibles, 1985) ; Le temps gagné (La Bartavelle, 1988) ; Des bonheurs de traverse (La Bartavelle, 1989).

Également romancier, nouvelliste, prosateur : Une mère : le cri retenu (Cherche-Midi, 2001).

Pour en savoir plus, voir son (superbe) site :

http://perrin.chassagne.free.fr/ (lien ci-contre, colonne de gauche).