11/01/2008
Danièle Corre
Couvrez-moi du manteau
des mots
avant que mon corps se creuse
de caresses défuntes
Gardez-moi du froid
de l'enfance désertée
des voix sans échos
Je cherche
le berceau des bras
où s'expliquait le monde
Obstinément l'enfance. - Aspect, 2005. - 103 p.
Repris par la revue Poésie/première,
n° 37 (mars 2007), p. 55.
Danielle Corre
Née en 1946. Parmi ses autres recueils : L'arbre de mémoire (La Bartavelle, 1999. Prix Jean Follain) ; De clairière en clairière (Poésie sur Seine, 2002) ; D'un pays sous l'écorce (Friches, 2004. Prix Troubadours) ; Voix venues de la terre (J. Brémond, 2005) ; Énigme du sol et du corps (Aspect, 2006).
05:55 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : poème, poèmes, poésie, poésies, poète, poètes
08/01/2008
Pierre Colin
Cités flétries
Petit à petit, la nuit a étranglé sa taille et ses hanches.
On ne voit plus que les lèvres et les cités flétries, poussière dans le square.
Du taillis est sorti son profil, le clapotis des yeux, mélopées roses, dans les marées du souffle, de l'oubli.
Plus rien ne presse.
Un enfer nous attend au bout de chaque mot, un enfer où s'avance un mot encore plus pur, chacun trouant la langue d'un autre enfer, car tout n'est que tourment dans la bouche.
Le coeur du premier homme cogne dans chaque mot.
Lieux d'hiver. - Multiples, 2003. - 64 p.
- (Collection Fondamente).
Pierre Colin
Né en 1939. Parmi ses autres recueils : Schizo-symphonie (Actuelles, 1974) ; Citoyen d'autrui (M. Cosem, 1975) ; J'ai dit mon nom, folie dans les syllabes ( Encres vives, 1980) ; Les mots n'ont pas de langue (Encres vives) ; Dans la tour des archers, Europos... (Cadratins, 1993) ; Monde aux yeux brefs, la loi du corps (Soleil et Cendre, 1993) ; Se désagrègent, se décousent nos manteaux de disants (Encres vives, 1997) ; Une épine de bonheur (La Bartavelle, 1997. Prix national 1996 de Poésie jeunesse du Ministère de la Jeunesse et des Sports) ; Le corps rupestre (La Bartavelle, 1998) ; Chacun s'éveillera parmi ses mots dormants (La Bartavelle, 1999) ; Grèce obscure (Encres vives, 2000) ; Tout retourne au bercail des langues (Encres vives, 2001) ; Le retour à Sumer (La Bartavelle, 2002) ; La lave et l'obscur (Castor astral, 2005).
Également romancier et nouvelliste.
Pour en savoir plus : http://membres.lycos.fr/mirra/Colin.html
15:10 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : poème, poèmes, poésie, poésies, poète, poètes
04/01/2008
Evelyne Morin (2)
Rage des mots
inarticulés
Aux vigiles ancestrales
les lunes impassibles
ont le visage de nos colères
dévastées
Que ne pleurent ces temps
qui nous enterrent
étonnés de vivre encore
Dansent les noyés sur les eaux
Explosent les fenêtres consacrées aux flammes
Les pas mènent à nos pas
Dans le mirage indéfini
des feux
Racines brülantes
de nos identités perdues
De nous ils parleront encore
nos noms
proférés
exhibés
En otage de nos corps
vagabonds
déchirant l'espace
vide de nous
là-bas
de l'autre côté des murs
flamboyants de l'absence
de nous
Ils n'existent plus
les mots dans la gorge
Clés de seuils perdus
Dans le cercle rouge
la peste des corps exposés à la vie
festoyant le destin des morts
Pleine lune une nuit d'hiver
Cette immobilité : un don peut-être de l'éternité au présent
Rouge à l'âme. - Potentille, 2007. - 22 p.
Evelyne Morin
Parmi ses autres recueils : Le cri de l'aube (P. J. Oswald, 1975) ; La défaillance des jours (Caractères, 1976) ; Miroirs (Caractères, 1978) ; Le jeu de moi (Caractères, 1985) ; La licorne du silence (Caractères, 1987) ; Rencontre occulte à mort perdue (La Bartavelle, 1991) ; Terre de mortes lunes (Table rase, 1993) ; La nuit d'Électre (La Bartavelle, 1996) ; Ombres, désirs (J. Brémond, 2000) ; Dernier train avant le jour (Dé bleu, 2001) ; N'arrêtez pas la terre ici (Polder, revue Décharge n° 119, 2003) ; Non lieu provisoire (Cadex, 2007) ; Un retour plus loin (J. Brémond, 2007) ; N'arrêtez pas la terre ici (Le Nouvel Athanor, 2007) ; Cela, fulguré (Gros Textes, 2007).
Déjà invitée sur Poésiemaintenant (le 28 mai 2006).
Evelyne Morin, en compagnie de Françoise Hàn, Brigitte Gyr et Jong N. Woo, a lu plusieurs extraits de ses (nombreux) derniers recueils le 11 janvier 2008, à la librairie La Lucarne des Écrivains (Paris 19e).
05:55 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : poème, poèmes, poésie, poésies