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02/09/2010

Jong N. Woo

 

parler à -

 

comme je parlerais

à une fleur

 

(et cette fleur est sans,

sans horizon

ni destinée)

 

     *

 

ce parler-à

 

(comme pour la première

fois, comme l'unique fois)

 

commence et finit

sans loi sans économie

sans préalable sans

ordre, aucun

 

échouant

chaque nuit

sur la plage infime, infinie

 

du peut-être

 

     *

 

(...)

parler

 

comme à

une fleur sans

 

qui a disparu

et ne disparaît pas

 

qui a quitté et le jour et la nuit

mais demeure fixée

quelque part

dans un coin de l'âme

et du corps

 

à l'état de la pure

 

fragance

 

 

L'Ébranlement. - Éditions Jacques Brémond, 2007. - 94 pages.

Poème repris dans L'Année poétique 2009 (éditions Seghers, 2009).

 

 

Jong N. Woo


Née à Séoul (Corée du Sud), vit en France. Parmi ses autres recueils : Blanchement (A Contre Silence, 1998, Prix Claude Sernet 1999) ; Lacrima (A l'Orange Sanguine, 1999) ; L'immémorial (Trames, 2008). Nombreux livres d'artistes, notamment aux éditions Le Verbe et l'Empreinte. Collaboration aux revues ARPA, Le Nouveau Recueil, Critique, Ralentir Travaux, Midi, ... 

 

 

 

 

 

05:56 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (4)

28/08/2010

Pierre Garrigues (2)

 

Le vent est tombé, vols d'étourneaux d'ouest en est

en la clarté bleuie, inversement au vers

que j'écris, et qui chutent. Parfums du thé vert

où infusent des feuilles de menthe et un zeste

 

de citron, parfums doux où quelque chose reste

à dire, infiniment. Ordres du fait-divers

ou de l'esprit, qu'importe, je sens l'univers

dans ce point silencieux où ce qui manifeste

 

son absence est présent. Courant pour rattraper

l'autobus une femme, et mon vers pour draper

d'une rime l'instant... Tragique indifférence

 

en la clarté dorée de ce retard constant :

là se perd la beauté des choses, référence

ultime où mon sonnet va comme un pénitent.

 

 

A Tunis, rêvant d'être à Tunis : sonnets 2002-2009.

- Éditions Walidoff, 2010. - 173 p.

 

 

Pierre Garrigues

 

Né en 1952. Parmi ses autres recueils : Paris-Ligne (Encres Vives, 1995) ; Fragments de lumière grecque (Encres Vives, 1995) ; Mont Athos (Encres Vives, 1996) ; Fragments des pauvres merveilles (Friches / Cahiers de Poésie verte, 1996, Prix Troubadours) ; Sonnets des morts et des vivants (Ecbolade, 1997) ; Le prix du jour (L'Arrière-Pays, 2000) ; Fragments du désamour (L'Harmattan, 2004) ; De l'usage variable des cafés tunisois (Encres vives, 2006) ; Les rivages de mémoire (L'Arrière-Pays, 2006).

Également auteur d'essais : Poétiques du fragment (Klincksieck, 1995) ; Éloge de l'imparfait (L'Harmattan, 1997) ; Chutes et perfections : éloge du parfait (L'Harmattan, 1998) ; Le jeune homme, le mort, le jeu : essai sur le fragment 52 d'Héraclite (Lambert-Lucas, 2009) ; Odyssées : essai sur les figures d'Ulysse et de l'exil (Lambert-Lucas, 2009).

N'oublions pas : Le sonnet au risque du sonnet : colloque international de Besançon, décembre 2004 / textes réunis et présentés par Bertrand Degott et Pierre Garrigues (L'Harmattan, 2006).

Universitaire, Pierre Garrigues vit en Tunisie. Le titre de son dernier recueil , dédié à Albert Camus, reprend un haïku de Bashô : "Étant à Kyo, je voudrais être à Kyo." L'exil comme une patrie ?

Les poèmes qui le composent ont été choisis parmi les innombrables sonnets échangés quotidiennement, par courrier électronique, avec Laurent Fourcaut et Bertrand Degott. Une performance sans doute digne du Livre des records... mais surtout une façon de vivre en poésie, envers et contre tout, peut-être avec tout et avec tous.

Déjà invité dans Poésiemaintenant le 8 octobre 2006.

 

 

 

17:15 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1)

21/08/2010

Odile Massé

 

Moi, je l'aimais terriblement.

Mais au bout de quelque temps il se mit à branler des dents et trembler des jambes, tant que ses membres faiblissants se brisaient en petits morceaux qui tombaient autour de nous avec un bruit sec. Ainsi dans le crépitement des fêlures qui s'élargissaient, je trouvai sur le sol des phalanges, des bouts d'os et des vaisseaux sanguins avec lesquels, inlassable, je construis un jeu de dames.

 

 

In : Poésies aujourd'hui / Bruno Grégoire ;

postface de Jean-Marie Gleize. - Seghers, 1990. - 326 p.

Plus précisement, dans cet ouvrage : Ceci,

ensemble de textes présentés par Bernard Vargaftig.

 

 

Odile Massé

 

Née en 1950. Comédienne (compagnie 4 litres 12) et auteur dramatique.

Six romans et récits publiés : Alma Mater (AEncrages & Co, 1986) ; Vingt et un cannibales (AEncrages & Co, 1991) ; La Femme poussière (Manya, 1992) ; L'Homme qui dort (illustrations de Baltazar, AEncrages & Co, 1993) ; Tribu (Mercure de France, 1997, Grand Prix de l'humour noir) ; La vie des ogres (Mercure de France, 2010).

Pour en savoir plus :

Répertoire du théâtre contemporain de langue française / Claude Confortès (Nathan).

http://www.mercuredefrance.fr/titres/laviedesogres.htm

http://www.lmda.net/mat/MAT02241.html

 

 

05:01 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1)