08/06/2012
Jean-Christophe Belleveaux
l'insolente chaleur !
et la lumière est une faux, les reliefs étincellent, le soir ne peut rien
fatigue consentie, on se pique de durer, et l'âme aux rosiers
un nouveau jour s'efface,
à l'angle du mur quelques herbes dans l'ignorance des dimensions
quoi on rassemble, ainsi, avec des mots tremblants ?
La quadrature du cercle. - éd. les Carnets du Dessert de Lune, 2006. - 76 p.
Jean-Christophe Belleveaux
Né en 1958. Parmi ses autres recueils : Sédiments (éd. Polder/Décharge, 1997) ; Le fruit cueilli (éd. Pré carré, 1998) ; Poussière des longitudes, terminus (éd. Rafaël de Surtis, 1999) ; Dans l'espace étroit du monde (éd. Wigwam, 1999) ; Nouvelle approche de la fin (éd. Gros Textes, 2000) ; Caillou (éd. Gros textes, 2003) ; soudures, etc (éd. Polder/Décharge, 2005) ; La fragilité des pivoines (éd. Les Arêtes, 2008) ; Machine Gun (éd. Potentille, 2009) ; CHS (éd. Contre-Allées, 2010) ; Épisode premier (éd. Rafaël de Surtis, 2011) ;
ainsi qu'un recueil de nouvelles : Géométries de l'inquiétude (éd. Rafaël de Surtis, 1999).
Actuellement (mai-juin 2012) en résidence à la Maison de la Poésie de Rennes.
11:45 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie
26/05/2012
Flora Aurima-Devatine
Adresse
En-deçà et au-delà
De nos identités originales
De nos appartenances communautaires,
En-deçà et au-delà
De nos langues détournées, transgressées,
De nos noms reconnus, ressourcés,
De nos terres de nos îles morcelées, archipélagées, dispersées,
En-deçà et au-delà
De nos ruptures, brisures, cassures,
Des clans guerriers, clans paroles, clans écritures,
Clan mémoire, clan histoire,
En-deçà et au-delà
Des mélopées funèbres, désespérances de nos béances,
Manques dans nos corps, de l'âme et de l'esprit en nos sociétés multiples,
En-deçà et au-delà
De tout ça qui fonde et nourrit nos interventions et écritures particulières,
Nous gardons et emporterons dans nos bagages quelque essence qui est :
Sur nos chemins de partage,
L'apport par chacun de son brin de conscience,
De réflexion, d'humanité,
Pour commencer à dire ensemble,
Avec nos mots, nos sonorités, nos musiques intérieures,
La chose à transmettre,
L'esprit de juste mémoire :
Tailler, ajouter, renouer, rénover,
Aplanir, étendre et retresser la natte humaine.
Publié dans la revue Littérama'ohi, n°5, 2004.
Repris dans l'anthologie Outremer, trois océans en poésie /
établie par Christian Poslaniec et Bruno Doucey,
avec la collaboration de Johanna Pélissier.
- éditions Bruno Doucey, 2011. - 282 p.
Flora Aurima-Devatine
Née à Tahiti en 1942. Parmi ses recueils : Vaitiare, Humeurs (éd. Polytram, 1980).
Son essai Tergiversations et rêveries de l'écriture orale : te pahu a hono'ura (éd. Au vent des îles, 1998) est un vibrant plaidoyer pour l'émergence d'une conscience et d'une écriture polynésiennes.
Présente dans l'anthologie Poètes de Tahiti (établie par Sonia Faessel, éd. de La Table ronde, 2001, collection La Petite Vermillon).
15:35 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poème, poèmes, poésie, poésies, identité, identités, métissage, fraternité, humanité, natte
30/04/2012
Alexis Bernaut
Reichelt au matin suspendu (extraits)
Aubes éparses ; l’une
Signe d’un liseré de sang, l’autre par principe ne signera rien :
Grise mal réveillée se languissant de
Gésir encore aux lignes d’horizon
À l’homme, dit-elle, d’apposer son paraphe.
***
On n’a pas encore fait mieux que le poids mort d’un homme
Pas fait mieux qu’un corps sur une ligne d’horizon
Qu’un mort pour peser sur la levée du jour
Pour qu’auprès de lui l’aube enfin veuille s’étendre
***
Aile
Ouverte en parenthèse
immédiatement fermée –
au matin repêché
***
« Bergère, ô Tour Eiffel », au matin suspendu,
entre principes phallique et maternel
Qui te fige, t’arrête, t’écartèle,
Qui t’a repêché, Reichelt ?
Pauvre appât
Qu’un certain Dieu relancera
au bout d’une ligne tantôt,
tout au bout d’un autre matin.
***
Pour tous, ton saut fut un spectacle
Immortalisée par la caméra, mort qui n’en est pas une, hors du temps,
Mort dérobée qui n’est pas repos éternel, tout le contraire
Néant
Répétée, répétable éternellement
Pas de miroir en face de toi
mais une caméra derrière toi
a capté ton image
et la terre captait ton corps
Ici mené d’un lointain projet
Attiré par la terre d’où tu venais et qui t’a tué
Attiré par la caméra qui t’a perpétué
Mort répétée, à perpétuité
Mort immortalisé
Comme au point exact de l’entrée dans un trou noir
Écartelé
(inédit)
Alexis Bernaut
Né en 1977. A collaboré à l'établissement des anthologies Voix Vives : de Méditerranée en Méditerranée (2011) et Enfances : regards de poètes (2012), publiées aux Éditions Bruno Doucey.
Son premier recueil, Au matin suspendu, a été publié en mai 2013 par les éditions Rue des Promenades (Paris 19e).
17:30 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, reichelt, tour eiffel