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30/12/2013

Simone Roussel

 

Ton visage est mon aveu

Où bruissent les abeilles brunes

     On m'a conté que j'étais le chat

        Le blanc

De ton énigme

        Ma langueur s'anime et l'étire

En froissant mille nuits

Ton visage est mon aveu

S'y cueille un ciel furtif

Où bruissent mille abeilles mûres.

 

 

Stalactites / préface de Pierre Emmanuel.

- éd. Atelier Faire Signe, 1981. - 64 p.

(poème repris dans l'anthologie Les poètes du Sud-Ouest

/ Henri Heurtebise. - éd. Multiples, 1985)

 

 

Simone Roussel

Née fin décembre 1933.  Parmi ses autres recueils : Au bout de la longe (éd. du Midi, 1987).

 

 

 

18:15 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie

11/05/2013

Alain Jégou (1948 - 2013)

  

Éclaircie


soulèvement des effluves marines
déchirure d'un couchant de granit
les ports aversent des brumes bleutées
opaque des gencives sous l'étreinte d'alcool
ça sirupe de boucaille dans les regards immobiles
ça détrône du vif dans l'irrespirable de psaumes
à dégrossir des furies de houle
des écarts de vents 
sous les lambeaux d'un ciel d'angoisse
les pétales de lune voisinent avec les voiles
dans les torpeurs de calmes plats
où faseyent les coeurs
où murmurent les grèves dénudées
les feux du large clignotent 
comme ceux d'un claque bondé
coeur embrumé qui en partance
sous la gîte du crâne
s'estompe dans l'espace mauve du couchant
lui reviennent litanies
parcelles d'attouchements
étreintes au ventre d'une poulie coupée
les images frisées dégoulinent en plein silence
des nuages courent sur la mélasse du crâne
un grain creuse dans la nuit
une douce hémorragie 
sous le scalp des vents portants
de suroît soudaine réalité de trime
fièvre
la mer querelle les étoiles
l'urine fraîche des vagues lessive la douleur
du partir
brûlure enfouie sous la poudre d'écume
il reste de l'exil à parfaire le sillage
les gestes de survie sont minoritaires


De l'errance ordinaire /
poèmes d'Agnès Béothy, Daniel Biga,
Alain Jégou, Ghislain Ripault...
- éd. Repères, 1979. - 84 p.

 

Alain Jégou

(1948 - 2013) Parmi ses autres recueils : La piste des larmes (éd. Blanc Silex, 2000) ; Gracias a la vida (éd. Le Chat qui tousse, 2004) ; Qui contrôle la situation ? (éd. La Digitale, 2005) ; Dérives et ombres furtives (éd. L'Autre Rive, 2008) ; Passe Ouest (éd. Apogée, 2009) ; Une meurtrière dans l'éternité (éd. Gros textes, 2012).

Pour en savoir plus : http://alainjegou.blogspot.fr/

http://www.editions-apogee.com/auteurs-1/j/alain-jegou.html

http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=30088&am...

http://www.leshommessansepaules.com/auteur-Alain_J%C3%89G...

http://ressacs.hautetfort.com/   (08/05/2013) 

http://ecartsmbh.wordpress.com/articles-downloads/alain-j...

http://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-Pl%C5%93meur.-Le-po...

15:25 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poème, poésie

07/04/2013

Anne de Szczypiorski (1955 - 1975)

 

Un pays d'aurore, et les fleuves gonflés sont bleus et silencieux. Ce ne sont que de tièdes et longues bêtes vivantes, sans gratitude, qui ne savent ni donner l'amour, ni recevoir. Des miroirs bombés et ovales, cerclés de pâleur, coupés de hampes lumineuses tremblent, alertes et funèbres, torrides doigts durs et effarés.

Ce sont aussi de longues fleurs orangées, enchantées de fontaines qui recueillent l'eau des fleurs qui se fanent et se réaniment changées, toutes changées et toutes pareilles, des fleurs lisses qui dansent, des flammes sèches, des flots couleur de cannelle, des ruisseaux compliqués au parfum d'herbe écrasée et de santal.

 

(...)

 

Entendez-vous ma lettre comme une plainte ? Ce n'est pas une plainte. J'en ai assez de me voir seule dans un monde qui ne me convient plus, quand je ne connais pas le monde qui m'irait à peu près, et j'abhorre ceux qui voudraient ma paix. Ma paix n'est en nul lieu, ni en moi-même. 

 

(...)

 

Tous les devoirs sont personnels, nous n'avons pas de devoirs envers les autres. Loin de récuser la vie,  il faut suivre jusqu'au bout son élan, dut-il nous briser, être dur, exigeant, implacable, refuser la plainte, affronter la certitude, même si on doit en mourir.

 

 

L'atmosphère est saccagée. - éd. de La Sirène étoilée, 2013.

-  70 p.

 

 

Anne de Szczypiorski

Née en 1955, elle s'est donnée la mort en 1975. N'ayant jamais rien publié de son vivant, elle laissait de nombreux écrits manuscrits. Il faut remercier Gilles Plazy et les éditions de la Sirène étoilée d'en publier, pour la première fois, un choix, 38 ans après sa disparition. J'y entends une voix soeur de celles d'Artaud, de Jacques Prével, de Loïc Herry - et d'une certaine Béatrice Douvre.

http://lasirene.etoilee.monsite-orange.fr/

 

15:50 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : poème, poésie